Un couple de Congolais qui habitait Soissons faisait passer clandestinement en France des ressortissants majoritairement africains. Prix du billet : entre 5000 et 6000€ pour un vrai-faux passeport français.
Le couple de passeurs a été placé en détention il y a moins d'une semaine.
Faux visa ou "look-like"
La filière faisait appel à plusieurs intermédiaires et spécialistes des faux papiers installés en région parisienne. Elle utilisait deux techniques bien connue des passers: celle du faux visa et celle du look-like.
Les faux visas, de n'importe quel pays de l'UE, étaient fabriqués par un faussaire installé en Belgique. Ils étaient apposés sur le véritable passeport du candidat au voyage.Le "look-like" consiste à louer ou emprunter un vrai passeport dont la photo ressemble à l'étranger voulant entrer illégalement en France.
Un renseignement venu d'Afrique
Le tarif variait selon le pays de provenance et la technique employée : entre 5000 et 6000€.
Les clandestins arrivaient par avion en Espagne, en Belgique, en Suisse ou en Italie, avant de rejoindre la France.
C'est l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et l'emploi d'étrangers sans titre (Ocriest) qui a remonté la filière grâce à un renseignement venu d'un pays africain
Des complicités dans des compagnies aériennes
Au total, 7 personnes ont été interpellées : les deux Axonais, mais également leurs contacts de région parisienne, le faussaire belge et des "rabatteurs" dans divers pays d'Afrique.
Des complicités sont évoquées au sein des compagnies aériennes.Seulement 10% des sommes, pour ses frais
Le procureur a décidé de démarrer son enquête à partir de 2010, même si la filière devait très certainement opérée depuis plus longtemps. Les investigations portent donc sur une vingtaine d'entrées illégales.
Le couple a été incarcéré il y a moins d'une semaine. L'homme serait en détention à Liancourt dans l'Oise et la femme probablement à Amiens.
Ils ont été mis en examen pour aide au séjour et à l'entrée d'immigrés irréguliers en bande organisée, falsification et non-justification de revenus.