Les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet, Jean Quinault et le caporal Paul Floch, condamnés injustement pour "abandon de poste" ont été exécutés le 4 décembre 1914. Pour commémorer ce triste centenaire, leurs descendants sont venus sur place leur rendre hommage.
... Je ne crois pas avoir mérité ce châtiment, pas plus que mes malheureux camarades ...Au revoir là-haut ma chère épouse"
Ce sont les derniers mots du soldat Blanchard écrits dans une lettre à son épouse.
Comme ses cinq camarades de combat, il a été fusillé pour l'exemple, sous l’inculpation d’abandon de poste devant l’ennemi.
Pour quelques minutes de flottement
Le 27 novembre 1914, les Allemands pénètrent dans une tranchée de première ligne, à la tombée de la nuit.L’attaque surprend les hommes et le sous-lieutenant Paulaud donne l’ordre à la section de se replier dans une autre tranchée distante d’une cinquantaine de mètres. Le lieutenant Paupier, qui commande la tranchée de résistance, ordonne alors aux hommes de reprendre leurs positions immédiatement, ce qu’ils font. L’incident n’aura duré que quelques minutes.
Au mauvais moment
Mais l'affaire se déroule au moment où le Général Joffre est confronté à de nombreux cas de paniques et de mutilations volontaires. Il décide de créer des conseils de guerre spéciaux, chargés de juger de manière expéditive, les soldats accusés de désertion, refus d'obéissance et abandon de poste devant l'ennemi.A Vingré, 24 soldats sont traduits devant le conseil de guerre.
6 sont exécutés, les 18 autres sont acquittés mais condamnés à 60 jours de prison.
Réhabilitation
Grâce aux démarches entreprises par les familles et par l’Union nationale des combattants, les fusillés de Vingré ont été réhabilités par la Cour de cassation le 29 janvier 1921 et un monument à leur mémoire est inauguré le 5 avril 1925 sur les lieux de l’exécution.
Un reportage de Jean-Pierre Rey, Benoît Henrion et Patricia Mock avec Jean-Claude Pettelet, petit-fils de Claude Pettelet, fusillé pour l'exemple - réhabilité ; Paul Jallet, petit-neveu de Pierre Gay, fusillé pour l'exemple - réhabilité ; Jean-Luc Pamart, président de l'association Soissonnais 14/18