70 des 72 écoles privées qui se trouvent en Picardie sont en capacité de recevoir de nouveaux les élèves dés la première semaine de déconfinement. Mais elles n'accueilleront pas la totalité de leurs effectifs.
Sur les 72 écoles élémentaires privées que compte la Picardie (19 dans l’Aisne, 20 dans l’Oise et 33 dans la Somme), seuls 2 établissements axonais vont rester fermés cette semaine. Pour des questions d’organisation.
Il s’agit de l’Académie Musicale de Liesse-Notre-Dame, qui accueille les enfants en internat et a donc besoin d’un peu plus de temps pour procéder à la désinfection complète des locaux. Et le Cours Lacordaire de Charmes, où l’on manque pour l’instant de personnel de ménage.
Effectifs très réduits
Les 70 autres écoles ont rouvert ce mardi (et même dès lundi pour l’école Notre Dame de Flixecourt), ou rouvriront jeudi. En moyenne, elles accueilleront en fin de semaine 22% de leurs effectifs habituels, selon les chiffres fournis par les directions diocésaines de nos trois départements.Dans l’Aisne : 841 enfants ont fait leur "seconde rentrée des classes" ce mardi, soit 18,6% des effectifs habituels du premier degré.
Dans la Somme : 1629 enfants seront rentrés jeudi, soit 20% des effectifs habituels.
Dans l’Oise : 1482 élèves, soit 28% des effectifs habituels.
Ces chiffres recouvrent de grandes disparités selon les établissements. Certains, comme Notre Dame du Sacré Cœur à Senlis, auront retrouvé dès jeudi 65% de leurs élèves (soit 396 enfants), alors que Saint-Joseph du Moncel à Pont-Sainte-Maxence ou Notre Dame de Beauvais n’ont pour l’instant que 15% de leurs effectifs (avec respectivement 30 élèves et 84 élèves revenus).
Des rythmes adaptés
Grande disparité également dans les rythmes scolaires, pour cause d’organisation, les établissements ayant plus ou moins l’espace pour accueillir les enfants dans les conditions d’espacement requises. Si certains enfants pourront aller à l’école toute la semaine, d’autres commenceront par y aller une semaine sur deux (Sainte-Famille de Fère-en-Tardennois), ou bien 2 jours par semaine (Notre Dame de Saint-Quentin), 3 jours par semaine (Sainte Marie de Braine), d’autres encore par demi-groupes soit le matin soit l’après-midi (Sacré-Cœur de Ribemont).Comme dans le public, trois niveaux ont été rouverts en priorité : la grande section de maternelle, le CP et le CM2, celles que l’on appelle les "classes charnières". Les CE1, les CE2 et les CM1 sont rentrés aussi, ou ne vont pas tarder à le faire. A priori, toutes les familles qui le souhaitaient ont pu remettre leurs enfants à l’école.
En revanche, l’accueil des petites sections de maternelle reste problématique, car il est quasiment impossible de faire respecter les gestes barrières aux enfants de 2-3 ans…
Pour rappel, les établissements privés sous contrat ne sont pas gérés par les communes, contrairement aux établissement publics. Ce qui peut conduire à des situations un peu insolites... Il arrive qu’une école privée soit rouverte, alors qu’à quelques mètres, l’école publique reste fermée. C’est le cas par exemple à Friville-Escarbotin, dans la Somme : les quelques 450 élèves des trois écoles publiques de la commune ne retourneront pas en classe avant septembre, le maire ayant estimé qu’il est impossible de faire cours correctement dans le respect du protocole sanitaire. Alors que l’école Sainte Thérèse a accueilli aujourd’hui 12 élèves de grande section, CP et CM2.
La situation pourrait encore évoluer
Tout pourrait être remis en cause fin mai, car de nombreux parents "attendent de voir comment ça se passe" pour décider éventuellement de renvoyer à leur tour leurs enfants à l’école. Il est possible aussi, si notre région repasse en vert, que les collégiens reviennent.Or, une grande partie du personnel (enseignants, mais aussi administratifs et personnels d’entretien) s’est mise à la disposition des classes élémentaires pour assurer l’encadrement pédagogique et le nettoyage quotidien des locaux. S’il y a plus d’élèves, il faudra sans doute partager le temps de classe…
"Tout cela est aussi une répétition générale pour septembre" conclut Sylvie Seillier, la directrice diocésaine de la Somme. "On est en train d’apprendre à vivre avec le virus. Il faut de la sécurité. Et de la sérénité".