Déserts médicaux : une note de Bercy remet en cause la liberté d'installation des médecins

La Picardie est fortement concernée par le problème des déserts médicaux. L'Aisne figure parmi les départements les moins dotés en terme d'offres de soins. Une étude de la Direction générale du Trésor parue le 10 octobre dernier remet en cause la liberté d'installation des médecins.

Selon Bercy, le nombre des médecins exerçant en milieu hospitalier augmente de façon considérable en France au détriment de celui des praticiens qui chosissent la voix du libéral, et la supression en mars dernier du numérus claussus, ne vient pas compenser cette tendance. C'est l'une des causes des déserts médicaux en France, mais ce n'est pas la seule, "En outre, s'ajoute un double effet de vieillissement défavorable : d'une part celui des médecins qui annonce des départs en retraites ; d'autre part celui, plus général, de la population qui réhausse la demande de soins". Et tout cela accentué par une offre médicale inégale sur l'ensemble du territoire, souligne cette note.  
  


Selon les experts de Bercy, il n'y a jamais eu autant de médecins en France. 226 000 médecins étaient en activité au 1er janvier 2018. La France par le nombre de ses médecins se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE. Mais les disparités territoriales s'accentuent, malgré les différentes mesures incitatives d'installation, comme les aides financières mises en place depuis 2013 pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans des zones touchées par le désert médical.  
 
Ces différentes incitations n'ont pas eu d'effet sur les déserts médicaux.  La Cour des comptes a d’ailleurs taxé ces dispositifs "d’inopérants et porteurs d’effets d’aubaine excessifs, au regard du volume très limité de nouvelles installations qu'ils ont suscitées". Et Bercy de conclure que "des réformes plus structurantes paraissent nécessaires pour augmenter significativement le nombre d'installations en zones sous-denses". Et parmi celles-ci l'idée de contraindre les jeunes médecins à s'installer dans des zones sous-dotées en remettant en cause la liberté d'installation est évoqué à demi-mot dans cette note. 

En mars dernier, les députés, qui ont examiné le projet de loi sur l'organisation et la transformation du système de santé, ont repoussé "le conventionnement séléctif" pour les médecins libéraux. 
 


Revoir temporairement le principe de la liberté d'installation des médecins

La note de Bercy plaide pour "une adaptation temporaire et ciblée du principe de libre installation" dans les zones particulièrement sur-dotées, afin d'éviter une accumulation de l'offre là où elle est déjà très forte. Et Bercy donne un exemple : "l'accès à certaines zones géographiques déjà fortement dotées en médecins pourrait temporairement être conditionné à la cessation d'activité d'un médecin exerçant la même spécialité". Des mesures 'temporaires' et 'progressives' donc, le temps que la suppression du numerus clausus donne ses premiers résultats en matière d’augmentation de l’offre"

Aujourd'hui, Pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste peut varier du simple au double selon les zones : 79 jours d’attente pour un ophtalmologiste dans les zones de faible accessibilité, contre 40 jours dans celles les mieux dotées. 
 
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