Le verdict est tombé tard dans la soirée: les jurés de la Cour d'Assises du Rhöne ont reconnu Stéphane Moitoiret pénalement responsable du meurtre du petit Valentin. Ils ont condamné l'Isarien à 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté de 20 ans.
Stéphane Moitoiret a été condamné vendredi soir en appel à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du petit Valentin, en 2008, dans l'Ain. La cour a donc reconnu sa responsabilité après d'âpres débats sur son état mental.
Les jurés ont été plus cléments pour son ex-compagne, Noëlla Hégo. Acquittée du chef de complicité d'assassinat, elle a été condamnée à 5 ans de prison, dont 4 ferme, pour non-assistance à personne en danger et "tentative d'enlèvement" d'un autre petit Valentin.
La condamnation de Moitoiret, marginal de 44 ans, est assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. Elle est conforme aux réquisitions de l'avocat général, mais la cour n'a pas retenu la préméditation. En 2011, à Bourg-en-Bresse, il avait été condamné à la réclusion à perpétuité.
Les jurés n'ont pas suivi les "16 à 18 ans" requis contre Noëlla Hégo, 53 ans, dépeinte par l'avocat général en "ange noir" qui aurait "allumé la mèche" de Moitoiret, "baril de poudre criminel", en le poussant à tuer. A l'inverse des assises de l'Ain, qui lui avaient infligé 18 ans de réclusion, ils l'ont seulement jugée coupable de n'avoir pas prêté assistance à Valentin Crémault, et d'avoir tenté en 2006 d'enlever un autre enfant prénommé Valentin, avec oitoiret.
Les deux pèlerins, jugés psychotiques par une majorité d'experts, avaient tenté d'acheter cet enfant de 5 ans qu'ils considéraient comme "l'élu".
"Que la responsabilité de Moitoiret ait été reconnue est pour nous d'une importance essentielle", a déclaré Me Gilbert Collard, l'avocat de la mère de Valentin, car "on sait que Valentin n'a pas été tué par une chose mais par un être humain".
"Ce soir, contre toute attente M. Moitoiret est content car il n'est pas malade mental", s'est exclamé pour sa part l'un des ses avocats, Hubert Delarue, pour qui "il lui reste une petite dizaine d'années à faire pour retrouver sa liberté".
"C'est un procès historique parce qu'à Lyon la cour d'assises est venue dire qu'on pouvait juger et condamner les fous", a renchéri Me Franck Berton.