L'université plus chère pour les étrangers? A l'UTC de Compiègne aussi, l'idée de Jean Tirole fait débat

Le président de l'UTC de Compiègne (Oise) ne serait pas contre une augmentation des droits d'inscription pour les étudiants étrangers, proposition récente du prix Nobel d'économie Jean Tirole, mais l'idée a aussi ses détracteurs, et pas seulement chez les jeunes.

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Jean Tirole est un économiste français de tendance libérale. Son obtention du prix Nobel cette année augmente la portée de son discours et l'une de ses propositions a favorablement été accueillie à l'UTC de Compiègne : celle d'augmenter les droits d'inscription des étudiants étrangers.

Aujourd'hui un étudiant à l'UTC de Compiègne paye 606 euros chaque année pour suivre une formation jusqu'au Master (5 ans). Or le président de l'université, Alain Storck, souligne que la dite formation coûte environ 10.000 euros par an et par élève. Seulement 6% des frais sont ainsi supportés par l'étudiant et/ou sa famille.

Le président ne serait donc pas contre une réévaluation des droits de scolarité pour les étudiants étrangers... d'autant que ceux-ci représentent ici 20% des élèves. L'UTC gagnerait en ressources financières pour tenter de grandir encore et rivaliser avec certaines grandes - et chères - universités connues dans le monde.

Mais Jean Tirole et Alain Storck ne font pas l'unanimité avec cette idée, y compris à l'UTC de Compiègne.

Reportage de Christelle Juteau et Gilles Bezou. Intervenants : Alain Storck, Président de l'UTC ; Louis Schweitzer, Président d'Initiative France ; Valérie Sawadogo, Diplômée Master Génie mécanique.

Le parrain de la promotion dont était organisée, samedi 22 novembre, la remise des diplômes, est par exemple contre une telle évolution vers un modèle que l'on connaît à l'étranger, notamment outre-atlantique. Louis Schweitzer - c'est lui - constate que, lorsque l'inscription dans les grandes universités est chère, "les étudiants d’origines modestes ont du mal à y accéder [et] beaucoup d’entre eux s’endettent lourdement et ont du mal à se rembourser."

Cet endettement de la jeunesse étudiante est même en train de former une bulle financière aux États-Unis, que certains craignent de voir exploser bientôt, à l'image de celle des subprimes qui avait lancé la crise financière de 2008. A moyen terme, ce ne serait plus seulement les familles d'étudiants étrangers qui pourraient souffrir d'une augmentation des frais d'inscriptions à l'université...

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