Après 14 ans d'enquête sur le viol et le meurtre d'Elodie Kulik, l'instruction a été close en février dernier. L'issue de l'affaire est maintenant dans les mains du juge d'instruction.
Le parquet d'Amiens avait demandé le renvoi de Willy Bardon, le principal suspect, devant la Cour d'assise, pour "séquestration suivie de la mort de la victime".
Les avocats n'ayant pas fait appel de cette décision, comme ils le pouvaient jusqu'au 3 mai, c'est désormais au juge d'instruction de décider s'il y aura un procès ou non s'il a assez d'éléments pour juger le principal suspect du viol et du meurtre d'Elodie à Kulik près de Péronne en 2002.
Rappel des faits
Elodie Kulik, 24 ans, directrice d'une agence bancaire à Péronne (80), avait été violée puis étouffée en janvier 2002. Son corps avait été retrouvé en partie calciné dans un champ à quelques kilomètres, à Tertry (80).Avant d'être tuée, la jeune femme avait eu le temps d'appeler avec son téléphone portable les pompiers qui avaient distingué, derrière la voix de la victime, au moins deux voix d'hommes avec un fort accent picard.
10 ans plus tard, l'enquête avait connu un tournant avec l'identification par recoupement d'ADN d'un suspect, Grégory Wiart, mort dans un accident de voiture quelques mois après le meurtre. Willy Bardon était l'un de ses amis.
La voix de Willy Bardon avait été reconnue sur l'enregistrement par l'ancienne compagne de Grégory Wiart et 5 des 6 hommes placés en garde à vue en même temps que lui en janvier, ainsi que dans une première expertise. C'est la seule preuve contre Willy Bardon.
Le mis en examen lui-même avait dit aux enquêteurs que la voix sur la bande-sonore ressemblait à la sienne, avant de nier les faits.