Alors que le groupe Titan a annoncé qu'il ne reprendrait finalement aucun des salariés de Goodyear à Amiens-Nord, l'avocat de la CGT Fiodor Rilov annonce que le syndicat va utiliser "des instruments juridiques pour obliger les deux groupes à s'expliquer".
Plus de 650 emplois dans l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, fermée en janvier. 333 devaient pouvoir être repris par le groupe Titan. Mais ce dernier a annoncé cette semaine qu’il jetait l’éponge et la CGT, difficile en négociations et porteuse d’un projet ambitieux pour l’emploi, a été pointée du doigt pour son entêtement. Or le syndicat ne croit pas en l’échec déclaré de la reprise par le groupe américain.
"Titan est toujours intéressé par l’usine, évidemment", a déclaré au JDD l’avocat du syndicat, Fiodor Rilov. Et la CGT compte se donner les moyens de le prouver en utilisant "très bientôt des instruments juridiques pour obliger les deux groupes à s'expliquer". Tandis qu’une "action aux Prud’hommes et une action de groupe aux États-Unis" sont déjà dans les tuyaux, précise le JDD.
Le frasques de Maurice Taylor
« Dès qu’il y a un blocage dans leurs négociations, Goodyear et Titan gesticulent, se donnent en spectacle, explique encore Fiodor Rilov. Ils nous font le coup tous les six mois ! »
Cette semaine, Maurice Taylor a qualifié l’économie française de "communiste", comme pour justifier son prétendu abandon. Ce n’est pas la première fois que le président de Titan lançait des attaques au vitriol. Il avait déjà présenté les salariés français de Goodyear comme des fainéants qui "travaillent trois heures" par jour et traité les syndicalistes de "timbrés", "barjots" ou "mabouls" (selon la traduction…).
Le PDG n’a jamais fait dans la demi-mesure et a toujours aimé se mettre en scène, y compris en vidéo. Il a été un acteur passionné de ses clips de campagne lorsqu’il était candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis, ou dans des publicités pour les produits Titan, qui égratignaient parfois déjà les Français…