Hier avait lieu au tribunal administratif d'Amiens l'audience concernant "l'affaire Loubota". Le juge a quinze jours pour statuer sur le degré de responsabilité de la mairie et le montant financier à verser à la famille en réparation de la mort d'Hector Loubota, décédé en Février 2002.
La cour d d'appel d'Amiens ayant relaxé l'ancien maire Gilles de Robien, aucune responsabilité individuelle ne pouvait plus être retenue dans la mort d'Hector Loubota. Petit rappel des faits: âgé de 19 ans, le jeune homme travaillait sur le chantier de restauration des murs d'enceinte de la Citadelle d'Amiens. En février 2002, il décéde après avoir été enseveli sous l'effondrement d'un mur de la bâtisse. Hector était en contrat d'insertion.14 ans après les faits, sa famille vit le dernier épilogue d'un très long feuilleton judiciaire. Elle s'est résignée à demander une réparation financière pour le préjudice subi.
La mairie responsable?
Aucune transaction n'a pu aboutir entre les proches d'Hector et la mairie. C'est donc devant le tribunal administratif que l'affaire a été examinée. Lors de l'audience qui a duré 45 minutes, le rapporteur public a pointé la responsabilité de la mairie. Celle-ci n'aurait pas offert toutes les garanties de bonne sécurité dans la conduite du chantier. L'avocat de la ville n'a pas varié dans sa défense de la collectivité. Pour maître Eric Sagalovitsch, les faits sont prescrits et le dossier doit être clos. Pour l'avocat de la famille au contraire, une action en réparation doit être engagée résultant d'erreurs commises par la ville dans l'organisation des travaux. Il s'agit maintenant de savoir à quelle hauteur peut s'élever cette "réparation".
Combien?
C'est une comptabilité un peu morbide mais ordinaire dans ce type d'affaires.Benjamin Sarfati, l'avocat de la famille a réclamé 200 000 euros pour indemniser le préjudice moral subi par l'ensemble de la famille : 40 000 pour le père et la mère et 30 000 pour chacun des quatre autres enfants. Le rapporteur public a proposé la moitié, soit 70 000 euros.
"Quelque soit la somme, cela ne fera pas revenir notre fils" assure Bernard Loubota le père de la victime. "Nous aurions voulu au moins un geste de la mairie, des excuses, mais ils n'ont même pas voulu nous recevoir" regrette t-il. Le juge a maintenant quinze jours pour statuer et fixer le montant de la somme.