Dans un communiqué publié sur le site internet de la ville, la maire UDI d'Amiens Brigitte Fouré ne dit pas non à un éventuel accueil de réfugiés par la municipalité mais "sans diminuer les aides sociales" des habitants. Elle demande à l'Etat d'"être à la hauteur de ses engagements".
Brigitte Fouré explique qu'"Amiens doit prendre sa part" dans cet "afflux de réfugiés sans précédent" et que la ville doit honorer sa "réputation d'accueil". Mais rappelant que les Amiénois "souffrent particulièrement en cette période de crise économique".
"Nous sommes prêts à faire quelque chose sans diminuer nos aides sociales envers les Amiénois. De plus, le contribuable amiénois ne devra pas être sollicité. L’État devra prendre ses responsabilités et nous ferons ce qu’il est possible de faire.", ajoute l'élue tout en fustigeant "la manière hasardeuse" avec laquelle le gouvernement gère cette crise.
Oui donc à l'accueil de réfugiés à Amiens, mais "pas au détriment des Amiénois".
Samedi 12 septembre, lors d'une "réunion de travail et d'information" à la Maison de la Chimie à Paris, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a promis une aide de "1.000 euros par place" aux communes créant des hébergements pour les réfugiés d'ici 2017".
700 communes, dont plus de 50 grandes villes, avaient envoyé un émissaire à cette réunion.
Des "aides complémentaires à destination des propriétaires publics et privés" qui mobiliseront des locaux d'accueil pour l'hébergement et le logement sont également prévues, à hauteur de "1.000 euros par logement concerné", a-t-il ajouté.
Enfin, un "fonds de soutien au financement de l'investissement" pourra être mobilisé pour les opérations lourdes de création de locaux d'hébergement ou de logements.
Bernard Cazeneuve a indiqué que Manuel Valls dévoilerait des mesures supplémentaires pour l'hébergement en centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada), dont le dispositif de 25.000 places environ ne suffit pas à loger l'ensemble des demandeurs. "Le Premier ministre a décidé, dans le cadre des mesures qui seront présentées à l'Assemblée nationale mercredi à l'occasion du débat sur l'asile, d'augmenter encore le forfait pour les places en Cada" afin que ceux qui relèvent de l'asile en France "soient accueillis dans les meilleures conditions", a-t-il dit.
Selon Louis Gallois, le président de la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), au moins 20.000 places de Cada supplémentaires sont nécessaires.