Ce procès devant le tribunal correctionnel d'Amiens est inédit. 2 jours pour une procédure qui aura duré des années: depuis la liquidation d'Abélia Décors fin 2004, la justice veut savoir si la chute de de l'entreprise abbevilloise de papiers peints a été sciemment organisée par sa maison-mère.
Ce 1er jour de procès se déroule devant le tribunal correctionnel d'Amiens. Mais la salle de la cour d'assises a du être réquisitionnée pour que les 70 salariés sur les 157 qui sont portés partie civile puissent assister à l'audience.
4 dirigeants du groupe et de l'entreprise ainsi que 2 commissaires aux comptes doivent répondre ce mardi et demain mercredi de banqueroute et de présentation de comptes inexacts.
Créée en 1971 à Abbeville, Abélia Décors, ex-Vénilia, a été liquidée en décembre 2004, laissant 270 salariés sur le carreau. Aujourd'hui, 157 d'entre eux se sont constitués partie civile pour préjudice d'anxiété dans un procès inédit portant sur l'organisation supposée de la fermeture de l'entreprise après son rachat par le groupe allemand VDN en 1999.
L'Allemand Jürgen Erbach, PDG de VDN jusqu'en 2004, Christian Gerhardt et Jacques Girod, respectivement directeur et directeur financier du site abbevillois et le britannique Martin Kellaway, directeur général de l'entreprise, sont accusés d'avoir sciemment conduit Abélia Décors à sa perte: ils auraient présenté notamment à leurs partenaires financiers des faux comptes pour obtenir encore plus de crédits et creusé ainsi un peu plus le déficit de l'entreprise jusqu'à sa mise en liquidation judiciaire. Des crédits dont les salariés pensent qu'ils ont servi à renflouer les caisses des autres filiales de VDN.
Dans leur suite, 2 commissaires aux comptes accusés d'avoir caché ces faits au Parquet lors de l'enquête entamée dès la fermeture d'Abélia Décors. 265 salariés avaient alors été licenciés
Un procès pour préjudice d'anxiété certes, mais également pour banqueroute en bande organisée en quelque sorte qui pourrait faire jurisprudence, quelque soit son issue.