La Grande-Bretagne s'est engagée à augmenter de 22 millions d'euros son aide à la France dans la crise des migrants à Calais, dossier au coeur des discussions de François Hollande et David Cameron jeudi à Amiens.
Ce 34e sommet franco-britannique, à la préfecture d'Amiens, intervient alors que les autorités françaises ont entamé lundi le démantèlement
de ce campement insalubre, dans un climat tendu, émaillé d'incidents. Paris ne compte pas remettre en cause les accords du Touquet de 2003 régissant la gestion de la frontière franco-britannique: "Ils n'ont pas vocation à être modifiés", indique-t-on à Paris.
La Grande-Bretagne va débloquer 22 millions d'euros pour les migrants
La France réclame en revanche une aide financière substantielle de Londres, au-delà des "plus de 60 millions d'euros" actuels, selon l'estimation du secrétaire d'Etat aux affaires européennes Harlem Désir. Annonce faite jeudi après-midi : le Royaume-Uni débloquera 22 millions d'euros supplémentaires pour Calais en 2016, selon une déclaration officielle. Cette somme sera notamment affectée à "des infrastructures prioritaires de sécurité à Calais, pour soutenir le travail des forces de l'ordre françaises", mais aussi à la gestion des centres d'hébergement et à "l'éloignement des migrants" économiques qui ne sont pas "en besoin de protection".
Le regroupement familial des migrants
Pour le Chef de l'Etat français : les mineurs isolés de Calais doivent "vite" rejoindre le Royaume-Uni s'ils y ont de la famille.La question du regroupement familial des mineurs isolés, bloqués à Calais alors que des membres de leur famille sont installés outre-Manche, est aussi un des sujets sensibles des discussions franco-britanniques. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a souhaité récemment que les cas de "tous ceux qui ont des attaches en Grande-Bretagne, parmi notamment les mineurs isolés", soient examinés "dans l'équilibre de la relation que nous avons avec la Grande-Bretagne".
Le "Brexit"
A moins de quatre mois du référendum organisé le 23 juin outre-Manche sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne, le risque de "Brexit" ne fait officiellement pas partie des discussions. Mais David Cameron et François Hollande pourraient évoquer cette échéance à haut risque. D'autant que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a suggéré mercredi dans le Financial Times que la France cesserait de retenir les migrants à Calais en cas de Brexit. "Le jour où cette relation (entre la Grande-Bretagne et l'UE) sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais".Les accords du Touquet
"Les accords du Touquet sont des accords bilatéraux", a souligné pour sa part Harlem Désir. "Donc il n'y a pas de chantage, ni de menace, mais c'est vrai que bnous coopérons plus facilement en étant membres de l'UE que si le Royaume Uni ne l'était plus".
Conclu en 2003 entre Paris et Londres, le "traité du Touquet" visait à renforcer les contrôles au départ de la France afin de juguler l'immigration clandestine en Grande-Bretagne. L'accord se voit désormais reprocher d'avoir alimenté la crise persistante des migrants bloqués à Calais alors qu'ils souhaitent traverser la Manche. A l'époque, il s'agissait de tourner la page du centre d'accueil de Sangatte, fermé quelques mois auparavant à la demande de la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne, qui n'appartient pas à l'espace Schengen, voulait alors interdire le passage de ses frontières aux non-ressortissants de l'Union européenne ne disposant pas d'un visa. Le traité signé au cours du 25e Sommet franco-britannique prévoyait principalement des contrôles communs dans les ports maritimes des deux pay
Coopération militaire
Par ailleurs, Paris et Londres veulent développer leur coopération en matière d'armement (drones, missiles, guerre des mines sous-marines). Un accord est ainsi intervenu pour investir "plus de 2 milliards d'euros" dans un programme de "drones de combat". A l'ordre du jour également, la mise au point d'une force expéditionnaire conjointe franco-britannique de 7.000 militaires.
Le projet de construction par EDF de deux EPR à Hinkley Point (côte ouest de l'Angleterre)
Son coût est évalué à 24,5 milliards d'euros, ce projet fera par ailleurs l'objet d'un texte commun. Emmanuel Macron a défendu "un très bon investissement" pour l'électricien français, malgré des critiques, notamment de la part des syndicats du groupe.Hollande et Cameron demandent à la Russie de cesser "immédiatement les attaques" contre l'opposition modérée Syrienne
François Hollande et David Cameron se sont aussi penshés sur la situation internationale, appelant Moscou et le régime syrien à cesser "immédiatement les attaques" contre l'opposition modérée en Syrie, selon un texte de conclusions.