Ferme des mille vaches : les opposants se justifient devant la Cour d'appel d'Amiens

Neuf militants du syndicat Confédération paysanne comparaissent, mercredi 17 juin, devant la Cour d'appel d'Amiens pour des dégradations dans la ferme "des mille vaches" à Drucat, dans la Somme. Ils tentent de justifier leurs actes par le "mépris" et le comportement "illégal" de l'exploitant.

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Condamnés en première instance à des peines d'amende et de prison avec sursis pour avoir endommagé la ferme des 1.000 vaches, neuf militants de la Confédération paysanne ont de nouveau revendiqué, mercredi 17 juin, l'action syndicale contre l'"agriculture industrielle" devant la cour d'appel d'Amiens, soutenus par des centaines de manifestants et politiques.

Mais l'un des juges s'est étonné, durant la matinée, de la contradiction entre l'action revendiquée et l'étonnement manifesté par les prévenus d'en subir les conséquences juridiques…
 

Laurent Pinatel à la barre


"Face au silence, on a décidé collectivement de prendre nos responsabilités", assure à la barre Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat. Prévenu le plus lourdement condamné en première instance - à cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende -, il vient de retracer le combat du syndicat contre ce qu'il nomme la "ferme-usine" depuis la genèse du projet.

"Toute la panoplie d'actions syndicales se terminait par des fins de non-recevoir, du mépris (...) il a fallu cet acte symbolique - on a fait un tag sur un chantier - pour que les politiques réagissent", poursuit-il.

Et d'exposer pendant de longues minutes la finalité de la Confédération : défense de l'agriculture paysanne, qui consiste non seulement à surveiller les conditions d'exploitation des animaux mais aussi à défendre le métier de "paysan".

"On estime que si on veut absolument identifier des fautifs, il faut juger la Confédération paysanne, après on reparlera de la liberté syndicale au pays des droits de l'Homme", déclarait Laurent Pinatel, juste avant d'entrer dans le tribunal.
 

Contre-attaques


La défense comptait mettre l'actualité à profit : le directeur d'exploitation de la ferme a reconnu la semaine passée abriter près de 800 bovins, contre 500 autorisés pour l'instant (malgré le nom donné à la ferme).

"On était tous un peu porte-parole des gens autour de nous pour lutter contre l'industrialisation de l'agriculture", résume l'un des prévenus, Valentin Sic. "Aujourd'hui on voit que ce qu'on combattait était illégal", conclut-il devant le tribunal.

La défense a fait citer un témoin : Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, venu évoquer le "rouleau-compresseur" de l'agriculture industrielle, qui "amène la fin du monde paysan".

Lors du premier procès, le 28 octobre, le tribunal avait prononcé des peines allant d'une amende à des peines de prison avec sursis contre les prévenus poursuivis après deux actions coup de poing de la Confédération paysanne sur le chantier de la ferme, en septembre 2013 et mai 2014. Cette fois-ci, le jugement devrait être mis en délibéré.
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