Procès des opposants aux "mille vaches" : manif, politique et débats à Amiens

Plusieurs milliers de personnes sont attendues à Amiens ce mercredi 17 juin, les opposants à la ferme laitière de Drucat souhaitant faire du procès de 9 militants une occasion de débattre, en présence de personnalités politiques, de l'avenir de l'agriculture française.

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Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, dans la matinée du mercredi 17 juin, devant le palais de justice d'Amiens. Ils sont venus soutenir les neuf militants de la Confédération Paysanne qui comparaissent en appel pour avoir endommagé la ferme dite "des mille vaches".

Une ferme en réalité autorisée à exploiter 500 bêtes, mais qui a récemment été contrôlée par la préfecture de la Somme avec une cheptel s'élevant illégalement à 796 vaches. Des vaches passant leurs journées dans les boxes individuels et dont la traie s'effectue de manière semi-automatisée grâce à un grand manège, image symbolique d'un modèle d'agriculture industrielle, à laquelle une partie de la société est réfractaire.

Des débats toute la journée


Entre 2.000 et 4.000 personnes sont attendues ce mercredi dans la capitale picarde. Ils étaient environ 1.000 peu après 11H00, selon la police. Un cortège s'est mis en route dans les rues d'Amiens en fin de matinée, scandant "Les paysans à la ferme, Ramery (propriétaire de la ferme, ndlr) prison ferme".

La manifestation s'est déroulée en présence de l'ancien candidat à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon ainsi que José Bové, qui a déclaré, à propos des faits reprochés aux prévenus : "Quand il n'y a plus aucune réponse, l'action est la seule réponse. Je soutiens cette action légitime et non-violente."

Une grande scène a été montée dans le square qui fait face au tribunal, et un marché paysan s'est installé dans la rue piétonne qui relie le bâtiment à la cathédrale d'Amiens, rue où se tiendront également des débats tout au long de la journée.

Prison et amendes en première instance


Le procès en appel des militants s'est ouvert à 9h20.

En première instance, la peine la plus sévère avait été prise contre le porte-parole du syndicat, Laurent Pinatel, condamné à cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende. Cinq autres, quatre prévenus poursuivis comme Laurent Pinatel pour des dégradations et un cinquième poursuivi pour vol, ont également été condamnés à des peines de prison d'au moins deux mois avec sursis. Les trois derniers militants ont été condamnés à une amende de 300 euros pour refus de prélèvement ADN (tout comme quatre des six autres).
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