Jonathan, Didier et Stéphane travaillaient à l'usine Goodyear à Amiens jusqu'à sa fermeture officielle le 22 janvier 2014. Comme eux, ils étaient 1173 salariés sur le site. Aujourd'hui certains ont retrouvé du travail, d'autres sont toujours à la recherche d'un emploi.
Plus de 90% des anciens salariés de Goodyear n'ont pas retrouvé un emploi à temps plein depuis la fermeture du site.
Jonathan a eu la chance de décrocher un CDI quelques mois seulement après son licenciement. Il est aujourd'hui livreur. Quand il passe devant l'usine, il est toujours troublé:
"je ne pourrais pas vous décrire la sensation que c'est... Une sensation de vide".
Reportage de Mickaël Guiho, Aurélien Barege et Sébastien Lefur
Et pour les autres ?
Parmi les ex-Goodyear, 55 seulement ont trouvé un nouveau travail en CDI. 46 ont créé leur propre entreprise. Une cinquantaine sont encore à Amiens Nord pour assurer l'entretien du site. Environ 500 ont obtenu une formation ou bien la retraite.
Reste pas moins de la moitié des 1.200 salariés touchés par le plan social... qui n'ont aucune solution.
L'avenir du site ?
Après l'échec d'une reprise par le groupe Titan, plusieurs pistes sont à l'étude.
Les élus d'Amiens soutiennent la convention de revitalisation signée entre l'Etat et Goodyear, ce dernier mettant 6 millions d'euros sur la table, pour réindustrialiser le site d'Amiens Nord.
La CGT envisage une reprise de la fabrication de pneus agraires et la création d'une Scop (Société coopérative et participative) et a interpelé le 21 janvier le ministre de l'économie Emmanuel Macron. Elle demande un moratoire de six mois sur le démantèlement des outils de production de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord.