Der Krieg, la Guerre est l’un des trésors exposés à l’Historial de Péronne. Ces 50 eaux fortes sont l’œuvre d’Otto Dix, peintre combattant dont les nuits furent hantées par cette expérience effroyable. Der Krieg est une œuvre magistrale, monstrueuse et désespérée.
Otto Dix se porte volontaire en 1914.
Artilleur, puis mitrailleur, il connaîtra tous les champs de bataille. Champagne, Somme, Artois, Yser, Russie. Qu’importe le nom, c’est toujours le même paysage, lunaire, maléfique. Plus tard, il dira : « La guerre, c’était une chose horrible et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l’homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu »Héritier de Goya, Dix raconte le cauchemar :les sections d’assaut prêtes à toutes les sauvageries ; les endormis, terrassés par le gaz, qui ne se réveilleront jamais; ladanse macabre des corps suppliciés par les barbelés.
Dix a visité des catacombes en Italie. Les momies qu’il a observées nourriront ses portraits. Il utilisera aussi des photos. Avec un terrible sens du détail, il saisit la mort instantanée, et la pourriture qui s’est installée.
Un unique acquéreur de son oeuvre
Der Krieg est publié en 1924. Imprimé à 70 exemplaires, il ne trouve qu’un seul acquéreur. Dix devient pourtant un artiste majeur, enseignant à l’université. En 1933, il sera victime du régime nazi. « peintre dégénéré », interdit d’exposition. Il reportera l’uniforme en 1944, enrôlé par une Allemagne exsangue, et se confrontera une nouvelle fois à la guerre.
Source archives :
- Pathé Gaumont
- Historial de la Grande Guerre de Péronne
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