Alors que l'ancienne ministre du logement Cécile Duflot a soutenu le parti grec Syriza dans un meeting aux côtés de Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PC), Barbara Pompili se prononce pour un retour des écologistes au gouvernement et prend ses distances avec Athènes.
Barbara Pompili, députée de la Somme et co-présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, était sur Europe 1 jeudi matin. Sans que des membres du parti ne soient explicitement visés, les divergences au sein d'Europe Ecologie Les Verts ont encore éclaté au grand jour.
Retour au gouvernement
Le 31 mars 2014, le départ de Cécile Duflot (alors ministre du Logement) et Pascal Canfin (délégué au Développement) du gouvernement socialiste était annoncé. Bien que le parti restait dans la majorité, l'alliance entre François Hollande et les écologistes, nouée en 2012, était fragilisée. Mais alors que Cécile Duflot, qui n'est plus secrétaire nationale d'EELV mais qui reste influente, a retrouvé sa liberté de parole et n'hésite pas à contester les orientations de l'Exécutif, les chefs du groupe parlementaire d'EELV, Barbara Pompili et François de Rugy, s'affichent bien davantage en partenaires du gouvernement.
La Picarde Barbara Pompili a ainsi estimé que, si les Verts ne retournaient pas au gouvernement d'ici à 2017, ce serait "un échec". "Je pense que si nous n'y retournons pas, ce sera un échec. Mais ce sera un échec de toute la gauche et ce sera un échec du président de la République", a répondu la députée écologiste de la Somme alors qu'on lui demandait si elle souhaitait "être au gouvernement d'ici la fin du quinquennat".
"Ce n'est pas à nous à chaque fois de faire le rassemblement. Il faut que les socialistes, quand ils veulent que nous soyons avec eux, nous le montrent et fassent en sorte que nous sentions qu'il y a une véritable possibilité de travail en commun", a insisté la députée. L'écologiste n'est donc pas prête à se donner aux socialistes, mais elle attend des preuves d'amour politique.
Syriza ? Très peu pour Pompili
Barbara Pompili a par ailleurs souligné qu'elle "ne (s)'identifie pas à Syriza", la gauche radicale victorieuse des législatives en Grèce. "Ce que nous avons soutenu en Syriza, c'est la possibilité qu'il y ait une nouvelle politique européenne (...) Les Verts sont un parti qui a vocation à gouverner. Et pour qu'il gouverne, il doit faire des compromis", a ajouté l'élue écologiste.
La Picarde prend ainsi ses distances avec Syriza et par la même avec les personnalités politiques de gauche qui aimeraient prendre exemple sur le parti grec pour former une coalition française à gauche du parti socialiste. Il en est ainsi de Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) et Pierre Laurent (Parti communiste français) notamment. Et peut-être de Cécile Duflot, qui a participé à un meeting de soutien à Syriza, en compagnie des deux principales figures de la gauche radicale française.