A Albert dans la Somme, l'entreprise Douce Hydro prévoit de licencier 9 salariés sur les 187 du site. Ceux-ci ont manifesté ce vendredi matin pour protester contre la menace qui plane sur leurs emplois et dénoncer le manque de dialogue avec la direction.
Douce Hydro, entreprise spécialisée dans la conception et la réalisation de vérins et systèmes hydrauliques à Albert, dans la Somme, prévoit de licencier 9 salariés dans les prochaines semaines. Un plan social que contestent les syndicats, qui craignent que ces départs ne soient qu'une première vague avant un délestage plus lourd."Les difficultés ont commencé en décembre 2014, explique Sébastien Clin, secrétaire CFDT de la métallurgie de la Somme. Des procédures de chômage partiel ont été enclenchées au mois de mai dernier, puis la direction nous a fait une proposition de travailler 45 heures par semaine, payées 35, ramenée ensuite à 42 heures payées 35, faute de quoi il y aurait des licenciements."
La proposition patronale rejetée par 91% des salariés
Mais une consultation des 187 salariés fin juin rejette à près de 91% la proposition patronale, avec plus de 80% de participation. Dès lors, la direction met sur pied un plan social prévoyant le départ de 9 personnes. "Les entretiens préalables à licenciements ont commencé ce vendredi matin, précise le délégué CFDT. Les 9 salariés se sont vus proposer un reclassement à l'étranger sans précision du site, qu'ils ont refusé."Pour soutenir leurs collègues visés par les suppressions d'emplois, près de 70 salariés se sont rassemblés devant les bureaux puis le site de production de Douce Hydro, traversant Albert en cortège.
Un manque de concertation déploré
"Le directeur, monsieur Jean-Marc Vandenbulke, est venu en début d'après-midi, raconte Sébastien Clin. Il a traversé le rassemblement en voiture puis est reparti environ une heure plus tard, sans nous parler."Les syndicats regrettent d'ailleurs le manque de concertation. "Que ce soit la CFDT ou la CGT, nous voudrions avoir une réunion avec la direction, l'UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie), le Conseil régional, pour étudier les différentes possibilités, mais jusqu'à présent cela n'a pas été possible", regrette Sébastien Clin.
Éviter un énorme gâchis
"Pourtant il y a du savoir-faire dans cette entreprise, défend le représentant CFDT. Jean-Marc Vandenbulke n'est pas quelqu'un envers qui nous avons du mépris, bien au contraire. Tout le monde reconnaît ses compétences, c'est un super commercial, quelqu'un qui a repris l'entreprise quand cela n'allait pas bien et qui a tout remonté. Il a d'ailleurs été reconnu pour cela en obtenant plusieurs prix et la Légion d'honneur. Il a d'énormes capacités, mais il faut qu'il les mette au service de l'entreprise et des salariés, que tout cela ne se transforme pas en un énorme gâchis."La direction de son côté n'était pas disponible ce vendredi pour répondre à nos sollicitations. Les salariés attendent eux le début de semaine prochaine pour tenter de renouer le dialogue avant d'envisager une suite au mouvement social. "Le plus important est de sortir de cette impasse et de trouver une solution pour les familles des salariés", espère maintenant Sébastien Clin.