Pollution de l'air : pourquoi ça s'aggrave sur la Côte d'Opale ?

Depuis le début de l'année, les pics de pollution se sont succédés et une situation d’alerte est maintenue depuis une semaine sur le littoral des Hauts de France. Malgré des mesures prises par les pouvoirs publics, la qualité de notre air ne cesse de se dégrader. Pourquoi ?

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Depuis une semaine, l'association de surveillance de la qualité de l'air, ATMO Hauts de France, alerte chaque jour sur la persistance de la pollution de l'air, dans le département du Nord et du Pas-de-Calais.

C'est le 20éme jour d'alerte à la pollution atmosphérique, en à peine 4 mois, pour cette année 2019. C'est plus que la totalité de l'année 2015 !
 

Calais et Dunkerque particulièrement concernés

Un niveau d'alerte qui concerne notre littoral avec un dépassement dans l'agglomération dunkerquoise. Le niveau élevé de particules en suspensions dans l'air (PM 10) sera, ce mardi, supérieur à 50 μg/m³. La ville de Calais, présente, elle aussi une dégradation de sa situation. Depuis vendredi dernier, la commune a mis en place la gratuité de ses bus pour faire baisser les émissions polluantes dues aux transports. A noter que le réseau de transport est totalement gratuit à Dunkerque depuis septembre 2018

L'explication de cet épisode particuliérement long de pollution amosphérique est multisources, selon Laure Roussel, d'ATMO HdF,: "Une masse d'air polluée s'est immobilisée entre l'Angleterre et la France. Elle s'est chargée de particules fines, à cause de toutes les activités économiques humaines, chauffage, transport, industrielles et agricoles. Aprés un épisode de froid suivi d'une météo de brouillard et en l'absence de vent, cette masse d'air n'a pas bougé, se chargeant de plus en plus dépassant les seuils d'alerte."
 
 

Des souces de pollution similaires

Sur la zone de Dunkerque, les activités qui contribuent le plus à ces émanations, selon Laure Roussel, c'est le chauffage pour 30%. Le transport routier y contribue lui à 20%, les transports ferroviaires, maritimes et aériens pour 20%, l'Industrie, le traitement des déchets et la construction sont comme l'agriculture responsables chacune de près de 15% .

Même si l'origine des rejets reste les même sources pour le Calaisis, la tendance s'inverse. Les activités industrielles, des traitement des déchets, de la constructions et du secteur de l'énergie représentent 70% des émissions des particules. Alors que le chauffage, le transport routier, aérien et ferroviaire ne représentent chacun que moins de 10%.

 
 

Conséquences : des mesures incitatoires couplées à des restrictions

En raison de cette pollution de l'air, la Préfecture des Hauts de France a reconduit les mesures de réductions des émissions de polluants connus dans notre région :
   
  • Une réduction de la vitesse réglementaire des transports routiers : à 110 km/h sur les portions d’autoroutes normalement limitées à 130 km/h, à 90 km/h sur les portions d’autoroutes et de routes nationales et départementales normalement limitées à 110 km/h et à 80 km/h pour les poids-lourds de plus de 3,5 tonnes.
  • Une réduction des émissions pour le secteur industriel : les industries doivent appliquer les mesures de niveau 1 et 2 d’alerte pour les particules (PM10) fixées dans leur autorisation d’exploiter une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE).
  • Une interdiction ou limitation des pratiques polluantes dans le secteur agricole : pas d’écobuage et de brûlage des déchets ou produits agricoles, report de l’épandage de fertilisants ou recours à des procédés faiblement émetteurs d’ammoniac et enfouissement rapide des effluents d’élevage suivant leur épandage.
  • Des comportements citoyens adaptés pour la gestion des espaces verts et des jardins publics



Necessaires mais pas suffisants ?


Pour Dany Bogaert, Président de l'association Adéca, "l'année 2019 démarre trés mal. L'air se dégrade vite ! Les mesures d'ATMO sont de plus en plus performantes et les conditions météorologiques changent. Il nous faut donc changer nos habitudes et rapidement. Les mesures incitatoires des pouvoirs publiques doivent être plus drastiques : communiquer plus, sanctionner aussi et pas seulement inciter à réduire la vitesse des transports routiers et maritimes." L'ADECA, association de défense de l'environnement du Calaisis, souhaite voir les bateaux à l’arrêt se brancher sur des bornes électriques afin d’éviter des émissions de dioxyde de souffre, par exemple.
 
Au lendemain de la journée mondiale de la terre #EarthDay, "il n'y a pas de petits gestes" rappelle Laure Roussel, d'ATMO HdF, "Chacun contribue a la qualité de l'air que nous respirons..." Dans les Hauts-de-France, chaque année, 6 500 morts prématurées sont dus à la pollution de l’air, 18 décès par jour. Dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est 4 600 décès prématurés, soit 13 par jour.
 
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