Selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance (ONDRP) publiée ce matin, les agressions de pompiers sont en hausse de 17,6% en 2016 au niveau national. Les Hauts-de-France figurent parmi les régions où ces agressions sont les plus courantes.
Un total de 2.280 sapeurs-pompiers ont déclaré avoir été victimes d'une agression en intervention en 2016, un chiffre en hausse de 17,6% par rapport à 2015, selon une note de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée mercredi.
Selon cette même note, les Hauts-de-France figurent parmi les régions les plus touchées par ces violences contre les hommes du feu, avec 366 agressions notifiées en 2016. C'est bien plus que l'année précédente, où 188 agressions avaient été recensées.
L'évolution la plus marquante se situe dans l'Oise, puisque 106 agressions ont eu lieu en 2016 alors qu'en 2015, aucune n'avait été recensée. Mais c'est dans le Nord que les violences à l'encontre des sapeurs-pompiers sont plus courantes, avec 131 agressions en 2015 contre 110 en 2015 alors que le nombre d'intervention diminue entre les deux années (172 690 en 2015 contre 171 150 en 2016).
À l'inverse, c'est dans l'Aisne que les sapeurs-pompiers sont le moins agressés. Les agressions sont même en diminution entre 2015 et 2016 (respectivement 13 contre 9).
De lourdes conséquences
Contacté par nos soins, Eric de Valroger, président du SDIS de l'Oise, se dit "très préoccupé" mais ne s'étonne pas de ces chiffres. "J'ai moi-même observé une augmentation des agressions parfois préméditées et parfois dûes à des individus en état d'ébriété ou qui n'ont pas toutes leurs facultés", témoigne M. de Valroger. "Ces évolutions sont très préoccupantes. Un danger supplémentaire vient s'ajouter au métier de pompier qui est déjà très dangereux", constate-t-il.
Ces agressions ont une réelle conséquence sur le recrutement des sapeurs-pompiers. "Nous fournissons beaucoup d'efforts pour recruter mais certains finissent par renoncer à cause de ces violences à leur encontre", regrette le président du SDIS et aussi élu dans la 6e circonscription du département.
Pour l'élu, ces agressions peuvent en partie s'expliquer par l'uniforme. "Ils représentent l'Etat". La situation est "dramatique" pour M. de Valroger : "Les pompiers se rendent sur le terrain non-armés pour sauver des vies, et on les attaque"...
Le président du SDIS encourage vivement les victimes d'agressions de porter plainte et se dit plutôt satisfait de la réponse de la justice face à ces violences.