Pourquoi le prix de la bière risque d'augmenter : deux exemples de brasseries des Hauts-de-France

Hausse du coût des matières premières, du verre et du carton... Une augmentation du prix de la bière est probable comme en témoignent deux brasseries régionales des Hauts-de-France.

Avec 7,5 millions d'hectolitres produits par an, les Hauts-de-France - c'est-à-dire 175 producteurs sur les cinq départements - représentent la deuxième région de production après la région Grand Est, qui elle-même représente la moitié de la production nationale. 

Parmi ces producteurs des Hauts-de-France, une trentaine est rassemblée au sein du syndicat des brasseurs des Hauts-de-France, présidé par Vincent Bogaert, directeur par ailleurs, de Page 24, une bière produite à hauteur de 15 000 hectolitres par an à Aix-Noulette (Pas-de-Calais).

"Les céréales et le conditionnement sont plus chers. Les céréales parce qu'il y a eu moins de rendement ces deux dernières années : à cause de la sécheresse il y a deux ans et de la pluie cette année. Quant au carton et au verre, ils se sont pris des pourcentages d'augmentation à deux chiffres. Par ailleurs, de plus en plus de pays achètent le malt français, ce qui le fait augmenter. Du coup, tous les producteurs, petits comme gros, sont concernés", explique Vincent Bogaert. 

"Jouer le jeu de la relance"

"A Aix-Noulette, on veut jouer le jeu de la relance. On veut limiter l'augmentation à +2% ou +3% à la sortie de la brasserie. Après, il y a les grossistes, j'espère qu'ils joueront le jeu aussi. Je sais qu'ils ont des difficultés à trouver des chauffeurs routiers et que le diesel augmente, mais il faut qu'on aille dans le même sens. Tout comme les débits de boissons : si la Chouffe prend +7% en sortie de brasserie et la Page 24 prend +2% ; il faut respecter ces équilibres ! Au final, je pense que le demi de bière à 2 euros va prendre 0,10 à 0,15 euro de plus. 

L'arrière-grand-père de Pierre Marchica a racheté une brasserie en 1920 à Saint-Sylvestre-Cappel au pied du mont Cassel qui produit aujourd'hui la 3 Monts. Un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros réalisé par les 45 salariés de la brasserie pour une production de 100 000 hectolitres, équivalente à celle de la Ch'ti (Brasserie Castelain à Bénifontaine, Pas-de-Calais) ou de la Jenlain (Brasserie Duyck à Jenlain, dans le Nord).

"On lisse les prix mais..."

Si le prix de l'eau et la levure reste stable, en revanche ceux du malt d'orge et du houblon, et ceux des céréales en générale, ont pris "+30% en 2021", explique Pierre Marchica. "On lisse sur plusieurs années. Par exemple, pour le houblon, on a un plan pluriannuel avec des agriculteurs du Nord. Mais si l'on prend le verre -qui augmente de 5% au 1er janvier 2022- nous estimons que cela va nous coûter 500 000 euros en 2022. Et pour le carton, 50 000 à 70 000 euros en 2022". 

L'augmentation du prix du verre va nous coûter 500 000 euros en 2022. Et pour le carton, 50 000 à 70 000 euros.

Pierre Marchica, brasserie 3 Monts

Du coup, en sortie de brasserie, la bière de Saint-Sylvestre-Cappel devrait se vendre avec une augmentation de +6% à +7%, mais Pierre Marchica relativise tout de suite ces chiffres. "Nous sommes en pleine négociation avec nos distributeurs (les grandes surfaces) et les grossistes (qui alimentent les débits de boissons). S'il en ressort des engagements à augmenter les volumes de bière, on pourra rogner sur cette hausse." 

Ces négociations devraient se solder par une augmentation du prix de la bière courant mars. Sur une bière à 2 euros, elle pourrait être de 10%, c'est-à-dire 20 centimes, selon nos collègues de France 3 Grand Est

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