Pourquoi le réchauffement climatique va rendre la bière rare et chère

Une étude scientifique a évalué l'impact du réchauffement climatique sur la production de bière. Les résultats sont clairs : la bière risque de devenir dans les années qui viennent un produit de luxe.

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Les amateurs de bière doivent-ils être inquiets ? Peut-être. Le changement climatique a des conséquences multiples et souvent non encore évaluées. En voici une nouvelle. 

"La diminution de l'offre mondiale de bière est due à la sécheresse extrême et à la chaleur". C'est le titre d'une étude parue ce lundi dans la revue "Nature plants". La thèse est simple : l'augmentation de la température moyenne sur le globe va faire baisser considérablement la production d'orge. Or l'orge est l'ingrédient de base de la bière, qui risque donc de devenir plus rare et plus chère. 
 


Pourquoi s'intéresser ainsi à la bière ? "De plus en plus de recherches commencent à évaluer les impacts du changement climatique sur la production alimentaire mondiale, en se concentrant sur les cultures de base telles que blé, maïs, soja et riz, répond au site Phys.org Dabo Guan, professeur d'économie du changement climatique à la School of International Development de l'UEA. Mais si les efforts d'adaptation accordent la priorité aux nécessités, le changement climatique pourrait nuire davantage à la disponibilité, à la stabilité et à l'accès aux produits de" luxe "qu'aux aliments de base." La bière peut être considérée comme un futur produit de luxe. L'étude explique pourquoi.

"Une baisse de la production mondiale d'orge c'est une baisse encore plus grande de la production d'orge consacrée à la bière (...) Nous constatons que ces événements extrêmes peuvent entraîner une baisse substantielle des rendements de l'orge dans le monde. Les pertes de rendement moyennes varient de 3% à 17% en fonction de la gravité des conditions", écrivent les auteurs issus de l'Université d'East Anglia. 
 

Rare et cher


Détail très important : ce sont les cultures d'orge de haute qualité (20% de la production) qui sont les plus sensibles au dérèglement climatique. Et c'est bien ce type d'orge qui sert à la production de bière (le reste est destiné à la nourriture du bétail).  Ces dernières années, l'industrie de la bière a consommé environ 17% de la production mondiale d'orge.

Si le réchauffement se poursuit au rythme actuel, la baisse de production de bière pourrait correspondre à l'équivalent de ce qui est bu en un an actuellement aux Etats-Unis. Et le prix de la bière suite à ces éventuelles crises pourrait aller jusqu'à doubler en cas d'événement extrême (sécheresse). 

Dans le scénario le plus optimiste (avec fort déclin immédiat des émissions de gaz à effet de serre, ce qui n'est pas du tout le chemin pris actuellement), moins de 20 événements extrêmes majeurs concerneraient ces zones d'ici 2100, réduisant la production mondiale de bière de 4% et relevant les prix
de 15%.


Une bonne nouvelle pour la santé ? Les chercheurs ont réfléchi à la question et évoquent les conséquences de leur constat : "Bien que les effets du changement climatique sur la bière puissent sembler modestes par rapport à de nombreux autres, parfois menaçants, il existe néanmoins un élément fondamental dans l'appréciation interculturelle de la bière, précise notamment le professeur Guan. On peut faire valoir que consommer moins de bière n'est pas en soi désastreux, et peut même avoir des effets bénéfiques sur la santé. Néanmoins, il ne fait aucun doute que pour des millions de personnes dans le monde, les effets du climat sur la disponibilité de la bière et son prix ne feront qu'aggraver les blessures."

 
Quels pays risquent d'être touchés ? 
Certains pays seront particulièrement touchés, note l'étude. Dans le top 20 des régions consommatrices (par habitant) figurent aujourd'hui les pays européens,
les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Australie. Les principaux exportateurs d'orge sont l'Australie, la France, la Russie, l'Ukraine, l'Argentine, suivis d'autres pays d'Europe. Les grands importateurs sont la Chine, l'Arabie saoudite et l'Iran, suivis des trois grands brasseurs que sont les Pays-Bas, la Belgique et le Japon.






 
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