Pour la première fois dans l'histoire de la Belgique, le roi Philippe, a présenté des "profonds regrets" sur la passé colonial de la Belgique, dans une lettre adréssée ce mardi 30 juin au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.
C'est une première dans l'histoire de la Belgique. Le roi des Belges Philippe a présenté, ce mardi 30 juin, "ses plus profonds regrets pour les blessures" infligées lors de la période coloniale belge au Congo (l'actuelle RDC), à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance. Depuis 1960, date de l'indépendance, la couronne belge n'avait jamais fait ce pas.
Le roi Philippe a écrit : "Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd'hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés", dans une lettre adressée au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, en poste depuis 2019.
Lettre de Sa Majesté le Roi Philippe ?? à Son Excellence Monsieur le Président Félix Tshisekedi ?? à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo @MonarchieBe @Presidence_RDC pic.twitter.com/YuUqZLt6Uj
— Belgique en RDCongo (@BelgiqueRDCongo) June 30, 2020
"A l'époque de l'État indépendant du Congo (quand ce territoire africain était la propriété de l'ex roi Léopold II, ndlr) des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective"
Entamer un "travail de vérité", pour la Première ministre belge
"La période coloniale qui a suivi (celle du Congo belge de 1908 à 1960) a également causé des souffrances et des humiliations", a ajouté, le roi Philippe, qui règne depuis 2013.Cette déclaration fait suite à son engagement à "combattre toutes les formes de racisme" : "J'encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée", a-t-il poursuivi.
La Première ministre belge, Sophie Wilmès, est allée dans le même sens que son roi lors d'un discours, toujours à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance. "L'heure est venue pour la Belgique d'entamer un parcours de vérité. (...) Tout travail de vérité et de mémoire passe d'abord par (le fait de) reconnaître la souffrance de l'autre", a déclaré la cheffe d'Etat qui a pris ses fonctions en octobre 2019.
En Belgique, la mort de George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc à Minneapolis, aux Etats-Unis, a ravivé le débat sur les violences de la période coloniale au Congo. Le défunt roi Léopold II est notamment accusé par certains militants anticolonialistes d'avoir tué des millions de Congolais.