Présidentielle 2022: le n°2 de LR soutient Xavier Bertrand et veut annuler la primaire à droite, une "machine à diviser"

Après les élections régionales, Xavier Bertrand, président de région, est pour beaucoup le mieux placé pour remporter la présidentielle de 2022. A tel point que certains ténors de la droite estiment pouvoir se passer de la traditionnelle primaire de la droite.

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Encore une fois, Guillaume Peltier ne va pas se faire que des amis. Le sulfureux numéro 2 des Républicains a publiquement pris position ce lundi 5 juillet en faveur de Xavier Bertrand, alors que la droite devrait bientôt élire son nouveau challenger pour l'élection présidentielle de 2022. Un politique de droite qui soutient un autre politique de droite, le choc n'est pas si immense.

"Vous faites fausse route" : Peltier demande l'annulation de la primaire

Mais Guillaume Peltier, en soutenant Xavier Bertrand, renonce d'abord à sa propre candidature. "J'ai décidé de montrer l'exemple, de renoncer moi-même à toute participation à une primaire en soutenant avec force, dès aujourd'hui, le mieux placé d'entre nous, le seul capable de battre Emmanuel Macron et de faire gagner la droite: j'apporte mon soutien à Xavier Bertrand", a-t-il annoncé, ne laissant aucune ambigüité. Pourtant, Guillaume Peltier était lui-même un sérieux candidat, avec une visibilité médiatique bien en place et de solides partisans. Seule différence, le député Peltier a toujours entretenu une ligne très droitière, qui pourrait coûter les voix du centre à celui qui s'est forgé une image de modéré. 

Et le numéro 2 des Républicains franchit une marche supplémentaire, en demandant purement et simplement l'annulation de la traditionnelle primaire de la droite. "On ne peut plus se permettre de perdre cinq mois de primaire et de divisions. Ma ligne, c'est l'unité et la victoire de la droite. (...) Je respecte ceux qui veulent s'engager dans une primaire mais je leur dis : "Vous faites fausse route", nous n'avons pas le droit d'engager une machine à perdre et à diviser, à 280 jours de l'élection présidentielle".

Le timing n'aura pas pu être mieux choisi, à la veille d'un bureau politique de LR lors duquel le maire d'Antibes Jean Leonetti doit présenter ses pistes pour départager les candidats de droite à la présidentielle. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a éventé la possibilité d'une candidature "après l'été". Laurent Wauquiez, récemment réélu à la tête de la région Rhônes-Alpes, semble également tenté par l'aventure présidentielle. Selon l'AFP, le patron des sénateurs LR a également annoncé son souhait de participer à une primaire. 

Moins bien placé qu'il n'y paraît ?

Largement réélu dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand fait depuis figure de champion à droite, d'autant qu'Emmanuel Macron avait sorti l'artillerie lourde avec Eric Dupont-Moretti et Gérald Darmanin sur la liste LREM. Son score de quelque 52% a aussi douché les espoirs naissants du Rassemblement National. Mais si la victoire du président de région est très nette, elle n'en mérite pas moins une remise en perspective. 

Avec l'abstention massive, tous les présidents de région réélus ont en fait beaucoup perdu d'électeurs par rapport au scrutin de 2015. C'est en calculant les pourcentages de voix obtenus sur la base des électeurs inscrits, et non de ceux qui sont allés voter, que l'on s'en rend le mieux compte. Le journal Le Point, qui s'est prêté à l'exercice, contaste : "Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand perd 680 822 voix par rapport à sa première élection, et est élu par seulement 16,76 % du corps électoral de sa région, contre 32,78 % en 2015." Xavier Bertrand est bien élu, mais il n'a pas su mobiliser comme il y a 6 ans.

Mais la présidentielle, c'est avant tout une guerre de communication politique. Et sur ce terrain, Bertand s'en sort visiblement bien. Selon le dernier sondage Ifop sur les intentions de vote, Xavier Bertrand est encore derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen mais progresse dans les sondages, et est désormais crédité de 18% des intentions de vote. Plus d'un an avant le premier tour de la présidentielle, ces chiffres sont toutefois à considérer avec distance. Comme le rappelle Le Monde, depuis 1995, "aucun sondage n'a jamais prédit correctement l'ordre d'arrivée du premier tour un an avant".

 

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