L'amertume des surveillants de prison. Après la mise en garde de la ministre de la justice face aux abus, les gardiens en arrêt maladie ont reçu une mise en demeure leur ordonnant de reprendre le travail sous menace de sanctions.
En arrêt maladie. Signé par un médecin. Mais menacée de sanction. Une surveillante exerce dans le Nord. Mardi, elle a reçu cette lettre de mise en demeure lui signifiant son abandon de poste. elle est pourtant en arrêt maladie. Un arrêt que l'administration pénitentiaire ne reconnaît pas et durant lequel elle ne sera pas payée. De quoi inquiéter cette mère de famille.
"On est punis, comme des enfants. Chaque jour d'arrêt, c'est un jour de salaire en moins", témoigne-t-elle.
"C'est quand même des médecins qui leur ont prescrit les arrêts maladie"
C'est pour ces raisons financières que ce gardien de prison, sous traitement, va sans doute reprendre le travail. Il a rencontré sa direction qui lui a confirmé sa mise en demeure, malgré son certificat médical... "Pyschologiquement, je ne suis pas apte à assurer la mission qui m'est confiée, témoigne ce surveillant. J'ai expliqué que je n'étais pas apte à aller dans une coursive, à aller dans un mirador. J'ai bien précisé au médecin qu'il y avait des armes. Pour ma sécurité, pour la sécurité de mes collègues. Et leur réponse, c'est la mise en demeure. Et ils restent là-dessus. Ils passent au-dessus d'un avis médical."
La direction de l'administration pénitentiaire jointe par téléphone, affirme que le nombre d'arrêt maladie a explosé suite au conflit social de ces dernières semaines. Pour elle, il s'agit d'une manière de contourner le droit de grève, qui n'existe pas en prison. Ce que nient les syndicats... "C'est quand même des médecins qui leur ont prescrit les arrêts maladie, affirme Frédéric Charlet, secrétaire régional UFAP-UNSA Justice. C'est justifié. (...) L'administration a des moyens pour contester un arrêt maladie. C'est le contrôle médical. Elle aurait pu le faire. Habituellement, elle sait bien le faire. Là, elle ne l'a pas fait."
Les syndicalistes assurent que si la direction maintient sa position, ils accompagneront les surveillants concernés devant le tribunal administratif.