Promenade le long des lignes de front de la Grande guerre de l'Artois et de la Somme

Ces lieux sont devenus emblématiques du sacrifice de milliers de soldats du Commonwealth dans l'Artois et la Somme. Vimy, Bullecourt, Longueval, Thiepval, Arras, nous vous emmenons sur le front de la première guerre mondiale en Artois et dans la Somme.

La crête de Vimy et son mémorial canadien

Il trône, majestueux, au sommet de la crête de Vimy. Le mémorial national canadien domine la plaine de Douai, et offre une vue stratégique sur le bassin minier pour laquelle des milliers d'hommes ont donné leur vie en avril 1917, dans un déluge de feu et de fer.
Ce site attire chaque année plus de 770 000 visiteurs, parmi lesquels beaucoup de Canadiens.

Ce furent eux, les héros de Vimy, qui réussirent à prendre la crête là où les Français et les Britanniques avaient échoué avant eux.  Plus qu'une simple victoire, les Canadiens y ont gagné respect et fierté, et la reconnaissance de leur nation sur la scène mondiale.
De l'autre côté de l'Atlantique, la bataille de Vimy est enseignée à l'école. Les deux pylônes de son mémorial sont un emblème national, et s’illustrent même sur le billet de 20 $.

Tout l’été, ce sont des étudiants canadiens qui guident gratuitement les visiteurs sur et sous le site. Car l’une des richesses de Vimy réside dans ses kilomètres de tunnels, qui mettaient les soldats à l’abri des bombes et du regard allemand.
Caroline Arnold & Jean-Pascal Crinon


Bullecourt, son musée et son mémorial australien

Depuis une vingtaine d'années, Bullecourt vit un peu à l'heure australienne. Car entre le petit village de l’Artois et la grande île de l’Océanie, une histoire d’amitié s’est nouée au fil du temps, et des vestiges peu à peu exhumés. Bullecourt, entièrement rasé pendant la Grande guerre, a mis du temps à retrouver les traces de son passé.

Plus de 10 000 Australiens sont tombés sur ses terres en avril et mai 1917. Beaucoup y reposent encore. Un mémorial a été érigé en leur souvenir, et un musée a vu le jour, créé par Jean et Denise Letaille, l’ancien maire du village et sa femme.
Chaque année, des milliers d’Australiens traversent la planète pour revenir ici sur les traces de leurs ancêtres, morts à 15 000 kilomètres de chez eux
Caroline Arnold & Jean-Pascal Crinon


Longueval, lieu de mémoire sud-africain

Dans le bois Delville à Longueval, on dit parfois que chaque arbre représente un soldat.
Ici, en juillet 1916, 3 153 hommes de la 1ère brigade d'infanterie sud-africaine ont résisté pendant 5 jours et 5 nuits sous une pluie d’obus. Seuls 142 d’entre eux en sont sortis indemnes.
L'Afrique du Sud y a installé son mémorial, a reboisé cette terre ravagée par le déluge de l'artillerie, et conserve comme un témoin précieux un charme, seul arbre survivant de la bataille.

Mais si Longueval occupe une place à part dans le coeur de l’Afrique du Sud, c'est aussi pour un évènement bien plus récent.
Le 6 juin 2014, alors que l'on célèbre les 20 ans de la fin de l'apartheid, Beleza Miengouai est inhumé au coeur du mémorial. Il fut le premier soldat noir sud Africain tombé en France en 1916, et reposait jusque là dans un petit cimetière civil du Havre.
Désormais, il repose  donc au milieu de ces compatriotes blanc morts dans le bois Delville, ou inhumés dans le cimetière qui lui fait face.
Un cimetière où Sebastien Devassine, le chef des jardiniers, croise de nombreux touristes. Il peut désormais leur conter l'histoire du soldat noir de Longueval et de ses frère d'armes, même si leurs descendants sont encore très peu nombreux à avoir fait le voyage. 
Caroline Arnold & Jean-Pascal Crinon


Thiepval et Mametz, lieux de mémoire des Irlandais et des Gallois

A l'ombre des grands monuments du souvenir et des champs de bataille célèbres, les lignes de front de la guerre 14-18 regorgent de petits mémoriaux, qui donnent un autre éclairage à l'histoire. Ils sont la preuve notamment de la vigueur du devoir de mémoire dans les pays du Commonwealth. C’est le cas à Thiepval avec la tour d'Ulster, monument dédié aux soldats d'Irlande du Nord.

Comme leur aïeux avant eux , Phoebe et son mari Teddy ont fait le voyage depuis l'Irlande du Nord. Ils devaient rester deux semaines, ils sont là depuis 15 ans. Dans leur café, et le petit musée adjacents à la tour, ils font vivre le souvenir des combattants.

A quelques pas de là, le dragon de Mametz, emblème du Pays-de-Galles, trône en pleine campagne. Sur son piédestal, il mord du barbelé, symbole de l'acharnement des combats qui opposèrent en juillet 1916 soldats gallois et allemands, dans le bois tout proche.
Ce bois privé est devenu à son tour un lieu d'hommage, l'un de ces endroits où la petite histoire éclaire la grande.
Caroline Arnold & Jean-Pascal Crinon


La carrière Wellington à Arras 

Sous les pavés d'Arras, la carrière Wellington. Une carrière de craie, un dédale de pierre qui résonne encore des murmures du passé. Ceux de la Grande guerre, et des soldats britanniques qui ont stationné là juste avant la grande  bataille d’avril 1917.
24 000 hommes dans un réseau de 20 km sous terre, une véritable ville en dessous de la ville d’Arras qui compte alors 26 000 habitants.
Tout à la carrière Wellington ramène au souvenir de Tommies, et ces huit jours et huit nuits d'attente sous la ligne de front, avec la peur, l'obscurité, et l’humidité omniprésente.

Longtemps, cette histoire souterraine d'Arras avait été oubliée. Jusqu'à ce qu'une équipe d'archéologues de la ville se mette à le recherche de ces carrières de craie creusées au Moyen-âge, et découvre, un peu par hasard, les traces d'un passé bien plus récent, des milliers de graffitis laissés par les soldats.
Un réseau de carrières reliées à coup de pioche par des mineurs du bout du monde, des tunneliers néo-zélandais.
Leur travail acharné aura permis à l'armée britannique de se cacher des allemands, jusqu'au jour de l'attaque. Le 9 avril 1917, à 5h30 heure anglaise, 24 000 hommes entament la remontée vers les lignes allemande. La bataille d'Arras a commencé.

 

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