Quaëdypre : verdict aujourd'hui pour la reprise de TIM

Le tribunal de commerce devait déjà statuer mercredi dernier. Le report de la décision avait provoqué la colère du principal candidat à la reprise, Fil Filipov 

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Le sort de l'usine TIM, fabricant de cabines d'engins de chantier basé à Quaëdypre en redressement judiciaire, est une nouvelle fois dans les mains du tribunal
de commerce de Lille
ce mercredi.

Jusqu'à mercredi dernier, deux offres de reprise étaient en lice : celle de l'industriel bulgare Fil Filipov, qui prévoyait d'investir 12 millions d'euros et de reprendre 446 personnes, et celle du groupe allemand Fritzmeier, déjà propriétaire de l'usine, consistant à investir neuf millions d'euros et à conserver 280 salariés.


"Fou furieux"


Mais les deux ont été retoquées par le tribunal le 19 juillet. Celle de Fil Filipov, notamment, au motif que les "garanties financières n'étaient pas suffisantes"

"Fou furieux" de la façon dont il a été traité par le tribunal, selon son avocat Me Lionel Berthelet, M. Filipov, propriétaire du fabricant allemand d'engins de construction Atlas, affirme avoir jeté l'éponge. 

"J'arrête de me battre, j'avais les financements, ils ont pinaillé sur le business plan, j'en ai marre d'être considéré comme un Bulgare qui ne connaît rien", a-t-il déclaré à l'AFP. 

"Il a été humilié alors que c'était un dirigeant comme ça qu'il nous fallait, avec de l'ambition", soupire Christophe Fournier, délégué Force ouvrière.

Selon Xavier Bertrand, le président de la région, c'est parce que Mr Filipov n'est pas un "businessman classique" qu'il n'a d'abord pas été pris au sérieux par l'État.  "Mais l'important c'est que ce soit un manager avec un bon projet", a-t-il souligné, lui-même étant prêt à investir 3,5 millions d'euros.  

Bercy assure désormais de son côté que l'État, prêt à investir 1,8 million d'euros, et la région Hauts-de-France, oeuvrent en coulisse pour convaincre M. Filipov de rester dans la compétition. "Jusqu'à la dernière minute, l'État comme la région travailleront pour qu'une solution aboutisse", insiste le ministère de l'Économie.


"Catastrophe industrielle"


Les repreneurs potentiels avaient jusqu'à lundi 10H pour déposer une nouvelle offre de reprise, mais l'administrateur judiciaire, Jean-Jacques Bondroit, n'avait "rien reçu" lundi après-midi, a-t-il indiqué à l'AFP, précisant que le tribunal pouvait toujours accepter d'analyser des offres hors délai.

Une source proche du dossier s'interroge cependant: "Fritzmeier et Filipov ne seraient-ils pas en train de vouloir la liquidation pour racheter ensuite l'entreprise pour une bouchée de pain ?"

"Pas de doute", pour les syndicats, l'usine se dirige vers une liquidation, "une catastrophe industrielle pour le Dunkerquois", déplore M. Fournier. Il s'agirait alors du plus grand nombre d'emplois supprimés en France récemment, "presque dans le silence général", regrettent les syndicalistes.

L'audience doit débuter à 10H00.
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