Deux candidats à la reprise de TIM, fabricant en redressement judiciaire de cabines d'engins qui emploie 470 salariés à Quaëdypre, ont défendu leur offre lundi devant le tribunal de commerce de Lille Métropole.
Il s'agit des groupes Fritzmeier, déjà propriétaire de l'usine, et Atlas, un client de l'entreprise. Le tribunal devrait rendre sa décision mercredi. L'offre présentée par le groupe allemand Fritzmeier consiste notamment à investir neuf millions d'euros et à conserver 280 des 470 salariés, a indiqué le président actuel de TIM, Christian John.
Celle de l'industriel bulgare Fil Filipov, propriétaire de la société allemande Atlas, fabricant d'engins de construction, prévoit d'investir 12 millions d'euros et de reprendre l'intégralité des ouvriers de la société, ainsi que 50% des cadres, soit au total 446 personnes, a détaillé M. Filipov. "Je sais que la société est valable et peut être sauvée", la situation actuelle n'est "pas la faute des ouvriers ou des clients, mais celle des dirigeants qui n'ont pas livré les bons produits à temps, alors les clients, ils s'en vont", a estimé ce dernier.
Son offre a le soutien de l'intersyndicale de TIM, selon Christophe Fournier, délégué Force ouvrière et représentant des salariés. "M. Filipov compte préserver nos emplois, c'est très important. Avec l'offre de Fritzmeier, nous avons quelques doutes", le dirigeant actuel "parle de licencier 200 personnes tout en espérant continuer à produire dans de bonnes conditions, il sait que ce n'est pas possible", a affirmé M. Fournier.
Redressement judicaire
TIM, filiale de Fritzmeier, spécialisée dans les cabines et les composants pour engins de chantier (grues, pelleteuses...), est en redressement judiciaire depuis le 31 janvier. L'entreprise comptait plus de 900 salariés au début des années 2010. En juin, la société a attaqué le géant des engins de chantier Caterpillar devant le tribunal de commerce de Lille Métropole pour avoir "brutalement" arrêté en 2016 la plupart de ses commandes auprès d'elle.
Pour Christian John, Caterpillar est ainsi responsable du redressement judiciaire de l'entreprise. En un an, "le volume des ventes qui représentait 65% du chiffre d'affaires a été divisé par six et le chiffre d'affaires de TIM a ainsi été divisé par deux en douze mois", selon ce responsable.