Que s'est-il passé le 11 novembre 1918 en Nord Pas-de-Calais ?

Quel est le bilan humain de la Grande Guerre pour le Nord Pas-de-Calais ? Que se passe-t-il le jour de l'armistice dans la région ? Des questions que nous avons posées à Elise Julien, spécialiste de la première guerre mondiale, maître de conférences en Histoire contemporaine et chercheuse à l'IRHiS.

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Quel est le contexte de 1918 pour la région ?
"Début 1918, la Russie s’est retirée du conflit et l’engagement des Etats-Unis, entrés en guerre en 1917, n’est pas encore massif en Europe. Cela laisse à l’état-major allemand une fenêtre de quelques mois pour lancer une grande offensive.  Malgré ses succès, l’armée allemande ne parvient pourtant pas à rompre définitivement le front allié. A partir d’août, l’initiative revient dans le camp allié, dont la contre-offensive provoque le reflux des Allemands. La ligne de front est progressivement repoussée vers le nord-est, avec une accélération en octobre et novembre : la retraite des Allemands permet de libérer Lens et Armentières début octobre, puis Douai et Lille à la mi-octobre, Valenciennes et Cambrai début novembre, et enfin Maubeuge le 9 novembre."


Que se passe-t-il le 11 novembre dans la région ?
"L’essentiel est déjà fait en vue de la fin de la guerre, celle-ci n’est pas une surprise. Je n’ai pas connaissance de scène de liesse dans le Nord Pas-de-Calais. Il faut dire que la période est particulièrement dramatique. Les Allemands ont beaucoup détruit, les gens se demandent de quoi l’avenir sera fait. Leur soulagement n’est pas dénué d’inquiétude. De manière générale, le 11 novembre marque la fin des combats sur le front ouest, mais il y a encore des morts ce jour-là. Quelques officiers lancent un dernier assaut, dans l’idée de réaliser un ultime coup d’éclat, comme le raconte le roman de Pierre Lemaître qui vient d’obtenir le Prix Goncourt".


Quelles ont été les grandes batailles du Nord Pas-de-Calais pendant cette guerre 
"La région a connu de grandes batailles dès le début de la guerre, lors de l’invasion. Après Charleroi et Mons en Belgique, c’est Maubeuge qui subit un siège avant de capituler en septembre 1914, puis Lille qui se rend en octobre 1914. Ensuite, c’est la « course à la mer », car les Français et les Allemands cherchent à se déborder mutuellement jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés par la mer du Nord.

Cette course est émaillée de batailles : celles d’Arras, de Lens, de La Bassée sont particulièrement meurtrières. Une fois la mer atteinte, le front se stabilise sur une ligne allant des Flandres belges à la frontière suisse. Pourtant, les états-majors n’ont pas renoncé à percer les lignes ennemies, déclenchant des combats meurtriers : en 1915 dans l’Artois, à Neuve Chapelle, en 1916 – année marquée par la bataille de Verdun et celle de la Somme – à Fromelles avec plusieurs milliers de morts australiens (en 2008, on retrouvera d’ailleurs une fosse commune sur les lieux de la bataille). Puis les batailles se poursuivent en 1917, de nouveau à Arras, à Vimy, à Cambrai…"



Le bilan humain pour la région…
"Les morts n’ont pas été comptabilisés par région. Outre les morts français, il faut en outre prendre en compte les soldats alliés et ennemis. On dispose néanmoins de quelques éléments chiffrés. A Notre-Dame-de-Lorette, près de 200 000 soldats (dont la moitié de Français) sont morts avant la fin 1915. Environ 45 000 sont enterrés sur place.

Aujourd’hui, presque chaque ville et chaque village de la région conserve un monument aux morts de la Première Guerre mondiale, dont les listes de noms témoignent de l’ampleur des pertes. Au total, la Grande Guerre fait 10 millions de morts. Comparés à la Seconde Guerre mondiale (60 millions), cela peut paraître « peu », mais il faut savoir que la France paie, en 1918, le plus lourd tribut : environ 1,4 million de morts sur une population de 42 millions de personnes. En 1945, les pertes n’ont proportionnellement pas été si lourdes."



Article publiée sur notre site en 2013.
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