Après le week-end de non-braderie 2016, il est déjà l'heure de penser à 2017.
"Cette petite parenthèse va permettre peut-être de réfléchir à nouveau modèle, qui reviendrait plus au vide-grenier à l'ancienne". Cette réflexion d'un passant ce dimanche à Lille résume sans doute assez bien bien ce que la mairie de Lille souhaite faire l'année prochaine. Quelques pistes ont été dévoilées ces derniers jours même s'il faut bien le reconnaître, on ne sait pas encore grand chose sur l'édition 2017.
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Y aura-t-il une Braderie l'année prochaine ?
"J'en ai pris l'engagement, il y aura une Braderie l'année prochaine", a répondu clairement la maire de Lille Martine Aubry sur le plateau de France 3 Nord Pas-de-Calais ce dimanche soir. Mais tout le monde sait, ce genre d'événéments XXL reste à la merci de la situation sécuritaire en France....Une Braderie différente ?
Oui, depuis l'annonce de l'annulation, la mairie explique que la parenthèse 2016 doit permettre de repenser la Braderie. De la changer, l'améliorer. "Il faut aussi retrouver l'esprit de la Braderie d'avant", avance également Martine Aubry qui veut que les Lillois reprennent une plus grande place dans la Braderie. "Une Braderie 2017 pour les Lillois, commerçants et particuliers".
Reportage d'Ager Oueslati et Patrick Duluc.
Quelles pistes ?
Une braderie plus sûre. C'est d'abord ce que souhaite la ville de Lille : "Il faut qu'on travaille sur la sécurité, affirme Martine Aubry. Il faut qu'il y ait moins de concentration de personnes. Moins de camions qui viennent de l'extérieur qu'on ne peut pas contrôler. C'est vrai qu'on envisage que les commerçants ambulants ne soient plus autorisés." Cette interdiction ne concernerait pas les antiquaires et brocanteurs professionnels, notamment étrangers.La recherche de fluidité sera une priorité. "Il faut qu'on retrouve des rues dans lesquelles on puisse circuler, en toute sécurité, sans risque de concentration, de panique ou d'attentat." Pas question pour autant d'une Braderie trop sectorisée (BD, vêtements, collections...). "Privilégier l'intra-muros pour les commerçants et la périphérie pour les particuliers, ça pourrait être bien" suggère un peu dans le même sens une commerçante.
Succès contrasté pour l'opération en remplacement de la braderie de Lille
L'opération "Lille reste en fête", organisée ce week-end à Lille afin de remplacer la plus grande brocante d'Europe annulée en raison de la menace terroriste, a connu un succès contrasté. Loin de ses 2,5 millions de visiteurs annuels, cette "non-braderie", qui n'a pas fait l'objet de bilan chiffré officiel, aurait tout de même attiré plusieurs dizaine de milliers de personnes venues profiter des festivités soutenues par la municipalité pour mettre à l'honneur ses commerçants soldant leurs produits entre leurs murs."On a réussi à rebondir et je suis fière d'être la maire d'une ville qui a su garder sa bonne ambiance et sa bonne humeur", a déclaré à l'AFP Martine Aubry, maire (PS) de Lille. L'élue s'est félicitée que "les restaurants et les bars du périmètre de la braderie ont fait absolument carton plein", tout comme les expositions culturelles à l'instar du Palais des Beaux Arts ayant attiré "plus de 10.500 visiteurs, soit cinq fois plus qu'un week-end normal".
Si les habituels antiquaires et particuliers brocanteurs qui fleurissent dans les rues de la ville ont manqué au tableau, l'évènement "Moult moules et cetera", associant neuf restaurants, a préservé l'une des plus fameuses traditions de la braderie, la consommation à haute dose de moules. Leurs
coquilles vides ont ensuite formé des tas de plusieurs mètres, à la grande joie des touristes qui se prenaient en photo devant. Mais l'annonce le 5 août par le préfet en accord avec la maire de Lille d'annuler la braderie, l'événement annuel le plus fédérateur de toute la région, a fait beaucoup de déçus, visiteurs comme professionnels. "Même si l'opération est louable, j'ai réalisé trois fois moins de chiffre d'affaires que d'habitude. C'est pas bon!", a affirmé à l'AFP le gérant d'un restaurant situé près de la place de la République.