La radio numérique a été lancée officiellement mardi à Lille et dans quatre autres agglomérations des Hauts-de-France, donnant un nouveau souffle à cette technologie qui peine à s'installer en France.
Outre Lille, les habitants de Calais, Dunkerque, Lens-Douai et Valenciennes peuvent désormais goûter aux avantages de la technologie DAB+ (radiodiffusion numérique via les ondes hertziennes), à condition d'être équipés d'un récepteur compatible : meilleure qualité du son, réception renforcée en mobilité, flux de données associées, et surtout un plus grand choix de stations.
Une cinquantaine de radios participent à ce lancement dans les Hauts-de- France, dont une trentaine jusqu'ici absentes de la FM. Il s'agit principalement de radios indépendantes, associatives ou publiques, comme RFI ou FIP, qui avait perdu sa fréquence FM lilloise en 2000.
En revanche, les grandes radios privées, comme RTL, RMC, Europe 1 ou NRJ, brillent par leur absence. Elles voient d'un mauvais oeil cette technologie, en raison de la concurrence accrue qu'elle introduit.
"Avec un réseau FM saturé, il y avait besoin d'accéder à des canaux supplémentaires, et de garantir le choix d'écoute, ce que va permettre le DAB+", s'est félicité François Decoster, vice-président de la région Hauts-de- France chargé de la Culture, lors d'une cérémonie officielle à Lille.
La région parmi les pionnières
C'est le 1er lancement pour la radio numérique terrestre en France depuis 2014, après Paris, Marseille et Nice. Ce mode de diffusion peine à se développer en raison principalement de cette hostilité des grandes radios privées.
Pour relancer la machine, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a adopté l'an dernier une nouvelle stratégie, dite des noeuds et des arcs, qui consiste à déployer le DAB+ en priorité dans les métropoles et le long des autoroutes, en vue de couvrir d'ici 2020 70% de la population.
"On est au bout du tunnel et d'autres lancements vont intervenir avec Lyon et Strasbourg d'ici la fin de l'année", a souligné Nicolas Curien, membre du CSA en charge du dossier, confirmant le calendrier de déploiement qui prévoit un appel d'offres dans 15 agglomérations en juillet, suivis d'un appel d'offres national "cet été ou au début de l'automne".
Ce déploiement s'effectue en complément de la diffusion FM, la radio numérique n'ayant pas pour le moment vocation à s'y substituer, contrairement à la télévision où la TNT avait supplanté la diffusion analogique en 2005.