Comme l'année dernière, le ramadan débute ce mardi 13 avril dans un contexte perturbé par la pandémie de Covid-19. Les responsables des institutions musulmanes des Hauts-de-France s'adaptent pour proposer aux fidèles de célébrer le mois de jeûne dans le respect des contraintes sanitaires.
En ce début du ramadan, l'état d’esprit oscille entre déception et soulagement pour les représentants de la communauté musulmane des Hauts-de-France. "Par rapport à l’an dernier, on est heureux de pouvoir ouvrir nos lieux de culte en journée, explique Abdelkader Aoussedj, président de la fédération Hauts-de-France de la Grande Mosquée de Paris, mais pour de nombreux fidèles c’est difficile de se dire que l’on ne pourra pas se retrouver nombreux pour la rupture du jeûne."
Dans la majorité des mosquées de la région, il sera possible de venir prier en journée comme à Beauvais dans l’Oise : "l’espace est grand donc pas de problème de distanciation, on peut accueillir jusqu’à 500 personnes. On respecte un protocole sanitaire strict, avec masque obligatoire et deux personnes sont formées à la désinfection des lieux", indique Driss El Ouazzani, secrétaire de la Grande Mosquée de Beauvais.
Rassemblements interdits après 19h
En revanche, cette année avec le couvre-feu, impossible d'organiser les longs moments de prières en soirée après la rupture du jeûne. Pour maintenir le lien avec les fidèles, la Grande Mosquée de Beauvais se tourne vers les réseaux sociaux. "Nous allons diffuser des prêches en arabe et en français chaque soir, et l’imam répondra aux questions des fidèles pendant 30 minutes. C'est une façon de garder le lien", ajoute Driss El Ouazzani.
Dans la sphère familiale, les réunions seront limitées à six personnes par foyer. Pour éviter des rassemblements à l'extérieur dans certains quartiers, une équipe de médiateurs a été créée en collaboration avec la préfecture et le collectif des associations musulmanes de l'Oise. "Après la fin du jeûne en soirée, certains pourraient vouloir se retrouver à l'extérieur pour souffler un peu... Si c'est le cas on ira vers eux pour leur dire de rentrer chez eux et passer ce moment en famille", explique Hassan Younes, le coordinateur.
Un mois sous le signe de la générosité
Hormis l’obligation de pratiquer le jeûne en journée, le mois du ramadan est traditionnellement un moment de partage et de générosité. Avec la pandémie, malheureusement, l'organisation de grands repas pour les plus démunis n'est pas possible pour les mosquées . Alors, une fois de plus, les responsables s’adaptent. "Avec les trois mosquées de Beauvais, on a déjà récolté deux tonnes de nourriture. On va à la fois faire des colis, mais aussi distribuer des plats chauds le soir, directement chez les gens avec l’autorisation de la préfecture", explique Driss El Ouazzani.
Une distribution ouverte à tous, que l’on soit de confession musulmane ou non. Pour en bénéficier, il suffit d’envoyer un message sur la page Facebook de la Grande Mosquée de Beauvais.