Ses conditions de détention sont très strictes.
À peine incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil, Redoine Faïd fait déjà parler de lui. Le braqueur creillois a entamé ce lundi midi une grève de la faim, selon une information de La Voix du Nord confirmée auprès d'une source syndicale.
Redoine Faïd n'a pas explicitement dit pour quelle raison il démarrait cette grève, mais il pourrait s'agir d'une protestation à l'égard de ses conditions de détention "draconienne" selon cette même source. Il fait une grève de la faim "pour protester contre le régime qui lui est imposé", a expliqué sur BFMTV son avocat, Raphaël Chiche, qui s'est insurgé contre le fait qu'il soit menotté dans tous ses déplacements. "Nous ne pouvons tolérer qu'il soit en face de son avocat, dans une cabine, menotté", a-t-il dit.
Selon France Info, il proteste également contre l'incarcération des proches qui l'ont aidé au cours de son évasion. Il a envoyé une lettre de plusieurs pages au magistrat instructeur. "La prison n'est pas pour eux", écrit-il selon une source proche du dossier.
La direction interrégionale des services pénitentiaires, sollicitée, n'a pas souhaité communiquer à ce sujet. Une prise en charge médicale a été mise en place.
"Redoine Faïd n'a pas à s'opposer au traitement judiciaire donné aux personnes qui l'ont hébergé ou aidé à s'évader. On marche sur la tête", s'est indignée la ministre de la Justice Nicole Belloubet, lors de l'émission Audition publique sur LCP-Public Sénat.
Faïd, qui a déjà été détenu à Vendin en octobre 2017 le temps de son procès pour le braquage d'un fourgon blindé devant les assises du Nord, sera soumis à des "mesures particulières", avait expliqué la semaine dernière Wilfrid Szala, secrétaire local FO. "Il sera menotté et accompagné de plusieurs personnels dans tous ses déplacements. Au parloir, il y aura aussi un dispositif de séparation pour éviter tout contact physique avec son interlocuteur. Les collègues travaillant à l'isolement sont toujours les mêmes, ils ont l'expérience".
"Une équipe spécifique va s'occuper de lui, il sera toujours seul, à tout moment, par exemple lors des promenades, dans une cour aux murs bétonnés et au toit grillagé. On sait de quoi il est capable, on sera vigilant. Il y aura aussi sûrement des transferts vers d'autres établissements de détenus de Vendin, pour éviter des connivences", avait ajouté Grégory Strzempek, secrétaire local UFAP-UNSA.
Redoine Faïd est "conscient de la situation" et "reste combatif", avait déclaré jeudi son avocat Raphaël Chiche.
Le braqueur de 46 ans, recherché depuis trois mois, avait été arrêté dans une planque à Creil (Oise) mercredi à l'aube, avant d'être incarcéré à Vendin-le-Vieil, où il avait déjà séjourné pendant quelques jours.