Redoine Faïd : et maintenant, où et comment gérer son retour en prison ?

Redoine Faïd qui a terminé ce mercredi une cavale de 3 mois va retourner en prison. Dans quelles conditions ? Où ? Le spectre d'une nouvelle évasion va forcément resurgir... Comment gérer ce détenu si particulier ? 

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Il s'est échappé de la prison de Sequedin en 2013, de celle de Réau en 2018... Où faut-il désormais mettre Redoine Faïd, le spécialiste des évasions ? Dans quelles conditions faut-il le détenir, le surveiller ? Après son arrestation ce mercredi, la question est posée. Surveillants, administration pénitentiaire, ministère de la justice... Partout, le cas "Faïd" fait débat. Entre fantasme et crainte.

"Certes, il va se retrouver en prison. Certes, il va avoir des conditions carcérales extrêmement rigoureuses. Mais de nouveau, il va rêver de liberté. Il vient d'en profiter pendant trois mois, ce n'est pas beaucoup. Il a au moins 20 ans de prison à faire", pense Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme, interrogé sur Europe 1 
 

C’est un défi pour l’administration pénitentiaire.


Ambroise Koubi, représentant CGT-pénitentiaire, va dans le même sens dans Libération : «Faïd a toujours l’intention de s’évader. On sait qu’il est déjà en train de mettre en place un stratagème pour trouver une faille. C’est un défi pour l’administration pénitentiaire. Cette fois-ci, il faut qu'elle mette les moyens pour qu’on n’apprenne pas, dans les deux ou trois ans, une nouvelle évasion».

"Nous allons le placer dans un établissement hautement sécurisé, et il fera l'objet d'une surveillance extrêmement étroite", a de son côté immédiatement indiqué la ministre de la Justice Nicole Belloubet
 

Une surveillance étroite, mais où ?  "On a la maison d'arrêt de Fleury-Merogis qui est très sécurisée. On a aussi Vendin-le-Vieil ou Condé-sur-Sarthe", explique à franceinfo Philippe Kuhn, secrétaire général adjoint du syndicat SPS. Vendin (dans le Pas-de-Calais) et Condé (dans la Sarthe) sont des maisons centrales haute sécurité qui accueillent des détenus condamnés à de longues peines et souvent dangereux, liés à des affaires terroristes...

Faut-il y ajouter un détenu comme Redoine Faïd ? "Il faut réfléchir, affirme Philippe Kuhn. Il faut regarder les moyens. On a des détenus dangereux et parallèlement, en ce moment, on baisse le niveau d'escorte. Récemment, un détenu islamiste a été transporté sans escorte de police. Ça c'est juste un exemple. Autre exemple : après l'évasion de juillet, à Réau, les filets anti-hélicoptères ne sont pas toujours installés. Rien n'est fait." Il évoque aussi le traumatisme ressenti par les surveillants qui ont vécu les évasions de Redoine Faïd.
 

J'espère que l'administration pénitentiaire a appris de ses erreurs passées.


"Je dis "Bon courage aux collègues" qui vont l'avoir dans leur maison d'arrêt, explique de son côté David Dehaese, délégué syndical UFAP à la prison de Sequedin. J'espère que l'administration pénitentiaire a appris de ses erreurs passées et qu'elle mettra les moyens matériels et humains pour garder cet individu et que ça ne se reproduise plus."

Selon le secrétaire général du syndicat UFAP-UNSA Jean-François Forget, Redoine Faïd devrait d'abord être détenu dans une maison d'arrêt de la région parisienne. Sans doute à Fleury-Merogis. C'est là qu'il avait été incarcéré juste après la fin de son évasion de Sequedin en 2013. Le syndicaliste estime sur BFM qu'il faut ensuite construire une prison de haute sécurité pour incarcérer des individus comme Redoine Faïd.

Après l'évasion de Réau en juillet, l’administration pénitentiaire avait été pointée du doigt pour avoir tardé à transférer ce détenu particulier, comme cela était demandé par la Direction interrégionale d’Ile-de-France, qui avait noté une «menace sérieuse». 





 
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