Renescure : le département valide le projet de contournement de la RD 642

Le projet de contournement de la RD 642 a été validé par les préfets du Nord et du Pas-de-Calais. Reste la question du bouclage du financement de 98 millions d'euros. Le tronçon Nord ne fait toujours pas l'unanimité auprès des riverains.

C'est peut-être la fin d'un feuilleton vieux de 48 ans. Les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais viennent de déclarer dans un communiqué commun "d'utilité publique le projet de mise à 2x2 voies de la route départementale RD-642 entre Hazebrouck et Renescure sur le territoire des communes de Arques, Campagne-les-Wardrecques, Ebblinghem, Hazebrouck, Lynde, Renescure, Staple et Wallon-Cappel."

Cette annonce est un soulagement pour le maire du village de Renescure (Nord), Frédéric Jude. "Avec le conseil municipal, nous sommes très contents. On pensait vraiment que l'avis favorable serait donné. Maintenant, il reste à se mettre autour de la table pour travailler sur le bouclage financier. Mais cette décision est symbolique, on voit enfin le bout du tunnel." 

La sécurité des riverains au coeur des préoccupations

Au centre d'un projet discuté depuis les années 1970, la sécurité des riverains face à une route départementale de 14 km traversée par des milliers de véhicules tous les jours. "Les habitants n'en pouvaient plus, ce sont nos anciens qui ont patienté. Mais la nouvelle population du village a réagi très vite et ne voulaient plus être traversée par une autoroute dans un coeur de ville."

La RD 642 pose plusieurs problèmes, selon le maire : "on a des écoles côté Sud et la plupart des habitants vivent dans les quartiers du Nord. Ils doivent donc traverser la 642, cela était invivable". Il faut ajouter à cela "l'augmentation du trafic de 0,5% chaque année. Actuellement, on est à plus de 16.000 véhicules et 2000 poids lourds tous les jours. Il fallait une sécurisation des habitants."

La mort de Colline, 8 ans, écrasée par un poids-lourd en 2019 alors qu'elle traversait la route, avait d'ailleurs relancé le débat autour du projet. La petite fille était la septième victime de ce tronçon routier. 

La préfecture du Nord répond donc aux demandes d'une partie de la population : "améliorer la sécurité des abords de la voie, notamment sur le tronçon de Renescure" ; "disposer d'une voirie adaptée face à l'augmentation constante du trafic sur ce secteur" ; "assurer la cohérence de la RD-642 dans le réseau existant et de proposer une liaison globale est-ouest". 

Un financement encore incertain

Les premiers travaux de ce contournement devraient commencer en 2025 à condition de trouver les financements restants. "Le conseil département du Nord a dit qu'il mettrait au moins 60%, le conseil régional, quant à lui, table sur 10%", détaille Frédéric Jude. L'idée que la Communauté de communes de Flandre intérieure puisse donner 10 millions d'euros avait fait son chemin. "Mais c'est une petitte communauté de communes, ce n'était pas réalisable, moi-même je n'ai pas voté. C'était beaucoup."

La RD 642 est une ancienne route nationale et Frédéric Jude suggère que l'Etat puisse aussi en financer une partie. "Le bouclage est quasiment fait, on est au sommet de la montagne", se réjouit-il. C'est donc la dernière ligne droite vers la concrétisation du projet. Il reste toutefois à trouver les 29.4 millions d'euros pour le financer entièrement. 

Le tronçon Nord du tracé contesté

Pourtant, le tracé connait toujours quelques oppositions, non pas au niveau de Renescure, où la majorité s'accorde à dire que le contournement est une bonne nouvelle. C'est plutôt au niveau du tronçon Nord (Lynde et ses alentours) que certaines voix s'élèvent. 

Le contournement se décompose en deux morceaux : la partie de Renescure qu'ils ne contestent pas car ils disent avoir  conscience que c'est un village très difficile à traverser, et le tronçon Nord dont le tracé est dénoncé. Jean-Charles Salomé, agriculteur et président de SOS RD 642, souligne la "fermeture abusive de tout un tas de routes qu'ils mettent en impasse. Le département a choisi un tracé qui consommait le plus de fonciers. Nous sommes en désaccord car nous sommes agriculteurs."

Les routes intermédiaires "sont mises en impasse et ils ne rétablissent pas les accès. On devra faire des détours considérables pour rejoindre nos parcelles, les riverains qui empruntent les routes devront aussi faire des détours, regrette Jean-Charles Salomé. Quand on demande des solutions, le département nous dit : faites le tour." L'association pourrait déposer un recours prochainement. 

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