Ce jeudi 17 septembre, une dizaine de rassemblements est organisée dans toute la Picardie pour répondre à l'appel national. Les syndicats espèrent ainsi construire un rapport de force avec le gouvernement dans un contexte sanitaire inédit.
"On assiste actuellement à un dérèglement tout azimut du travail, dans tous les secteurs." Le ton est donné d'emblée par Kévin Crépin, responsable départemental de la CGT de la Somme, pour cette journée de mobilisation interprofessionnelle. Une rentrée sociale basée sur trois grandes thématiques : l'emploi, les salaires et les retraites.
Mobilisation du secteur privé
Amiens, Beauvais, Saint-Quentin : ce jeudi 17 septembre, une dizaine de rassemblements est organisée dans toute la Picardie. Avec l'objectif affiché de "poser la première pierre d'une résistance qui doit s'inscrire dans la durée et conforter ceux qui veulent résister à la liquidation du modèle social", explique le responsable syndical samarien.Pour les syndicats à l'initiative de cette première journée de grève (CGT, FSU et Sud Solidaires entre autres), le gouvernement instrumentalise la crise sanitaire du coronavirus pour accélerer ses plans au service de l'agenda patronal. "On est dans un département particulièrement touché par les plans de licenciement", souligne Kévin Crépin, évoquant notamment le secteur de l'aéronautique, à Albert.
Beaucoup d'entreprises exercent un chantage à l'emploi sur leurs salariés. Chez Valeo, à Amiens, la direction a indiqué qu'elle devait réaliser une économie de 120 millions d'euros et elle demande aux syndicats de choisir où trancher. Sur les salaires, sur les primes...
Solidarité dans la santé et l'éducation
Si le secteur privé est directement visé à travers plusieurs bassins industriels de la région, le secteur public n'est pas en reste. Un appel à la grève dans la santé, qui manque cruellement de moyens, a été lancé. Mais alors que le nombre cas de coronavirus est à la hausse, difficile de mobiliser la profession.Même chose au sein de l'éducation, qui subit actuellement une rentrée compliquée. "On rejette la responsabilité sur les épaules des enseignants alors qu'ils sont totalement démunis pour faire face à la crise sanitaire", dénonce le responsable syndical.
Siutation inédite
Dans ce contexte compliqué, pas sûr que la mobilisation soit au rendez-vous. Sans parler des restrictions toujours en vigueur sur les rassemblements. "On est dans une drôle de situation en terme de libertés, souligne Kévin Crépin. Des locaux syndicaux sont interdits d'accès pour cause de crise sanitaire, notamment à l'université où la rentrée est particulièrement explosive."Aux alentours de 10h, ce matin, près d'une centaine de manifestants se sont réunis à Abbeville pour défiler, boulevard Vauban. La majorité des autres rassemblements auront lieux en début d'après-midi dans les grandes villes de la région.