Au fil du déconfinement, de nombreux hippodromes ont recommencé à fonctionner, mais à huis clos. Espéré pour fin juin, le retour du public ne devrait pas avoir lieu avant le 11 juillet. Une déception dans le secteur.
Rouvrir au public lundi, Jérôme Laghendries, directeur de l'hippodrome de La Capelle, dans l'Aisne, s'en faisait une joie. C'est donc la déception qui règne ce samedi 20 juin : "On avait tout mis en place pour cette réouverture avec le nouveau cahier des charges, expose-t-il. Et on a appris dans la nuit que Matignon demandait à ce que l'ouverture soit à partir du 12 juillet."
"Ça fait mal au coeur"
Le gouvernement a en effet détaillé les mesures de déconfinement applicables à l'été. Parmi elles : le retour du public dans les hippodromes et stades est finalement fixé au 11 juillet et dans la limite de 5000 personnes. Dans le secteur, on espérait que le calendrier s'arrêterait sur le 22 juin, à l'instar des cinémas, centres de vacances et salles de jeux. "Les hippodromes sont à l'extérieur, ajoute Antoine Gilibert, président de la société des courses de Compiègne. Celui de Compiègne, c'est 60 hectares appuyés sur la deuxième forêt de France. C'est pour ça qu'on est un peu déçu."
À La Capelle, les réunions se tiennent à huis clos depuis une dizaine de jours. Ce fonctionnement devrait donc se poursuivre jusqu'au rendez-vous du 12. Dans l'intervalle, l'hippodrome axonais organisera son Trot à grande vitesse (TGV) le 5 juillet, sans spectateur donc. "C'est un moment festif, sur lequel on partage, avec tous les visiteurs de l'hippodrome, un grand moment avec des grands chevaux et une course de rapidité, se désole Jérôme Laghendries. Et là, il n'y aura personne. Ça fait mal au coeur."
"Il y a non seulement le public, mais les propriétaires qui paient les pensions [...] ne sont pas acceptés, insiste Antoine Gilibert. On espère que dans les jours qui viennent, les propriétaires et les éleveurs pourront participer aux courses. Jusque là, ça leur est interdit."
L'impact du huis clos
Faux départ également à Amiens, où le retour du public était annoncé pour le 4 juillet. "On avait lancé toute une communication avec un retour du public, qu'on se réjouissait de pouvoir proposer de la restauration, travailler avec nos partenaires aussi, reconnaît Carole Savreux, directrice générale de l'hippodrome. On ronge un peu notre frein."
La communication est à refaire, mais Corale Savreux relativise. "On doit patienter jusqu'au 18 juillet, renchérit-elle. Ce n'est pas dramatique parce que ce sont des petites réunions régionales, pas des premium."
Son homologue axonais s'inquiète de son côté des dommages économiques : "aucune recette aux entrées, aucune recette au paris mutuel hippodrome, aucune recette pour ce qui est boissons au bar, aucune recette pour la restauration", énumère-t-il. Et de conclure : "On espère que le 12 soit une bonne date !"