Deux Picards ont été interpellés près de Laon (Aisne) et à Compiègne (Oise) dans le cadre du démantèlement d'un réseau pédophile et pédopornographique. Depuis le 5 octobre, l'office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) a mené une soixantaine d'arrestations partout en France.
Depuis le 5 octobre, la police française met au jour un vaste réseau pédophile et pédopornographique présent dans toute la France. Une soixantaine d'interpellations ont été menées dans une trentaine de départements, dont l'Aisne et l'Oise. En début de semaine, deux hommes ont été appréhendés à Compiègne et dans le secteur de Laon.
L'Axonais interpellé en début de semaine est "un homme de 49 ans au casier judiciaire vierge jusqu'à présent", indique le parquet de Laon. Le quadragénaire, originaire "du secteur laonnois" a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de comparaître devant la justice. Il devrait être jugé le 10 décembre pour les chefs de diffusions et détentions d'images pornographiques d'un mineur.
Peu connus de la justice
Dans l'Oise, le suspect arrêté à Compiègne est âgé d'une cinquantaine d'années. Il n'était pour le moment connu de la justice que pour des infractions au code de la route. "Il ne travaille pas au contact de mineurs et donc le profil de prédateur n'est pas privilégié," considère la procureure de Compiègne Marie-Céline Lawrysz.Il est poursuivi pour détention, offre et détention d'images pornographiques d'un mineur et encourt cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amendes. Le parquet ajoute que la quantité de fichiers compromettants qu'il détient est "plutôt faible".
Une soixantaine d'interpellations en France
Ces deux Picards font partie de la soixantaine d'individus suspectés d'avoir téléchargé et consulté des milliers de fichiers pédopornographiques et interpellés depuis le lundi 5 octobre partout en France. Ils téléchargeaient photos et vidéos sur les réseaux de pair à pair, qui permettent aux utilisateurs d'échanger directement des fichiers sans passer par un serveur.Âgés de 28 à 75 ans, de tout milieu social, ils ont été arrêtés dans une trentaine de départements par près de 220 policiers, coordonnés par l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Cependant, "il s'agit d'hommes à 99%", à l'exception d'un couple qui consultait les images ensemble, indique Eric Bérot, chef de l'OCRVP à l'AFP. Une dizaine d'entre eux étaient déjà connus de la justice pour ce type de faits et inscrits au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais).
S'appuyant sur un logiciel américain utilisé par le FBI, les enquêteurs ont pu pénétrer ces réseaux, remonter les adresses IP et détecter les téléchargements.
Une gigantesque saisie
Plus d'une centaine de disques durs externes, une centaine de téléphones et ordinateurs portables, près de 150 clefs USB, des DVD et des CD ont été saisis lors des perquisitionset ont permis la découverte de centaines de milliers de photos et vidéos pédopornographiques. L'un des suspect s'était même équipé d'un "serveur avec refroidissement à eau
avec 176 terraoctets de données téléchargées", a indiqué M. Bérot.
Certaines gardes à vue, démarrées ce 8 octobre, sont toujours en cours et une dizaine de suspects ont été déferrés aux différents parquets locaux. Un homme a d'ores et déjà été condamné en comparution immédiate à dix mois de prison ferme par le tribunal judiciaire de Valenciennes (Nord) et un autre à deux ans dont un avec sursis à Lons-le-Saunier (Jura). Depuis cet été, la consultation et le téléchargement d'images pédopornographiques sont passibles de cinq ans d'emprisonnement, contre deux auparavant, et les auteurs sont automatiquement inscrits au Fijais.