L'ancien maire de Bapaume, qui porte le projet de réforme des retraites, indique aussi avoir déjà pensé à démissionner.
Le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, dans la tourmente depuis des révélations sur sa déclaration d'intérêts, a assuré vendredi avoir "pensé" à démissionner et s'est dit prêt, s'il devenait "un sujet de fragilité", à en tirer "les conséquences", dans un entretien à Libération.
Jean-Paul Delevoye à @libe : «Les Français sont favorables à un système universel» https://t.co/X2oLNRr99V
— Libération (@libe) December 12, 2019
"Le projet est plus important que la personne"
"Ce n'est pas à moi de juger, mais si j'estimais à un moment que je suis devenu un sujet de fragilité, j'en tirerais les conséquences car (...) le projet est plus important que la personne", a déclaré le haut-commissaire, interrogé sur les rémunérations polémiques perçues au titre de ses activités au sein du groupe de formation IGS malgré son entrée au gouvernement en septembre.
"Si j'ai touché une rémunération, c'est pour un travail concret dont je suis fier", a fait valoir M. Delevoye, qui a démissionné mardi de ses fonctions liées au groupe IGS, notamment celle de président du think thank Parallaxe qui, selon sa déclaration d'intérêts publiée sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), lui valait une rémunération mensuelle de 5.368,38 euros net.
"Perte de crédit"
"Je l'ai conservée quand j'ai été nommé haut-commissaire, donc haut fonctionnaire, puis quand je suis devenu membre du gouvernement, ce qui, je l'ai appris depuis, n'était pas autorisé", a expliqué M. Delevoye. "Je reconnais sans problème cette erreur et j'ai remboursé les sommes", a-t-il ajouté.
"Je mesure tout à fait la perte de crédit, qui d'ailleurs est douloureuse à vivre", a insisté le haut-commissaire, assurant avoir "pensé" à démissionner pour ne pas être "une source de fragilisation de la réforme".
Mais "il y a des amalgames curieux, lorsqu'on essaie de me faire passer pour un défenseur des assureurs", a toutefois estimé M. Delevoye, accusé de conflit d'intérêt avec le milieu des assurances pour avoir été administrateur bénévole d'un institut de formation du secteur, l'Ifpass (Institut de formation de la profession de l'assurance). Un poste occupé depuis 2016 mais qu'il n'avait pas déclaré, comme l'a révélé Le Parisien lundi.