Le premier ministre a évoqué, dans les médias anglophones, la probabilité de prolonger ce régime d'exception notamment pour assurer la sécurité de l'élection présidentielle.
Manuel Valls a déclaré ce samedi à la BBC que l'état d'urgence allait "sans doute être prolongé de quelques mois" en janvier, dans la perspective notamment de la présidentielle.
"Il est difficile aujourd'hui de mettre fin à l'état d'urgence. D'autant plus que nous allons nous engager dans une campagne présidentielle dans quelques semaines avec des meetings, avec des réunions publiques. Donc il faut aussi protéger notre démocratie", a déclaré M. Valls lors d'un entretien à l'émission HARDtalk.
L'état d'urgence a été instauré en France après les attaques du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis, dont une grande partie au Bataclan. Cet état d’urgence a déjà été prolongé de six mois, fin juillet.
Si Manuel Valls a reconnu que la menace d’une attaque organisée par un commando avait tendance à diminuer, il a exprimé son souhait de "rester très prudent". Le Premier Ministre craint surtout des attaques comme celles de Nice, d’individus agissant seuls.
Un régime d'exception
L’Etat d’urgence est un régime d’exception, qui renforce le pouvoir de l’exécutif en cas de menace pour la sécurité nationale. Il est décidé par décret en conseil des ministres, conformément à la loi du 3 avril 1955.Une partie de l’opinion s’était positionnée déjà contre sa première prolongation. Ses opposants craignent des dérives liberticides, car l’état d’urgence autorise l’exécutif à restreindre la liberté de circulation, de réunion mais aussi la liberté de la presse par des mesures de censure.