Ruffin sanctionné pour avoir porté un maillot de foot à l'Assemblée

Le député Insoumis François Ruffin a revêtu jeudi le maillot d'un petit club de football de la Somme pour soutenir la proposition de loi UDI-Agir de taxer les gros transferts pour financer le sport amateur. Des "extravagances vestimentaires" condamnées par une sanction pécuniaire.

L'élu LFI de la Somme, qui avait coécrit en 2014 "Comment ils nous ont volé le football - la mondialisation racontée par le ballon", est monté à la tribune de l'Assemblée jeudi et a enlevé son pull pour dévoiler le maillot vert de l'Olympique Eaucourt, club de la commune d'Eaucourt-sur-Somme. 

Son objectif, prendre le contrepied de la ministre Laura Flessel "qui n'a parlé de sport qu'en terme de compétitivité, comme un trader", il a narré la vie des bénévoles "qui lavent, plient et rangent les maillots pour pas un rond", en vantant "le don de soi dans une société où tout se marchande".


"Extravangences vestimentaires"


Cet épisode n'a pas plu au président de séance Hugues Renson (LREM) qui lui a rappelé, au terme de son intervention, "le respect dû à nos débats qui implique une tenue correcte qui soit digne des lieux". "Vos extravagances vestimentaires ne rendent pas hommage au travail que nous devons mener dans cet hémicycle", a-t-il lancé, avant de suspendre la séance pour la pause déjeuner.

De plus, le président de l'Assemblée François de Rugy a infligé au député une sanction pécuniaire. François Ruffin sera ainsi privé, pendant un mois, de 1.378 euros, soit le quart de l'indemnité parlementaire.

"Provocation"


À la reprise de la séance à 15h, le député est revenu avec son maillot, provoquant la suspension immédiate des débats. Au terme d'une vingtaine de minutes, pendant laquelle quelques quolibets ont fusé ("dehors et privé d'indemnités ! On ne peut pas avoir des huissiers en cravate et des charlots en maillot", a lancé l'UDI Thierry Benoit), le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) est intervenu pour infliger cette sanction au député, estimant que son comportement "relève d'une provocation".

Le député amiénois a répondu être "très fier de faire entrer dans l'hémicycle le visage de tous les gens des petits clubs", avant de remettre son pull "en apaisement". 


Auparavant, Laura Flessel s'était dite opposée au texte de l'UDI Michel Zumkeller, affirmant que le "véritable terrain de jeu" se situait "au niveau européen". Au vu des "montants vertigineux" des transferts "sous la double impulsion de l'inflation des droits de retransmission et de l'arrivée massive de mécènes extra-communautaires", "la tentation est grande de vouloir capter une partie de ces flux", a-t-elle reconnu.

Pour autant, "un fossé continue à séparer les clubs français des meilleurs acteurs du marché en Europe. Et c'est un enjeu capital car les clubs sont d'importants pourvoyeurs d'attractivité territoriale et d'emploi", a-t-elle jugé.


"Ne perdons pas de vue que, désormais, le football professionnel est un véritable spectacle sportif. Or, pour attirer les investisseurs, il convient d'offrir une visibilité et une qualité de spectacle importante", a plaidé cette quintuple médaillée olympique.

"Nous disposons déjà d'un mécanisme de solidarité entre sport professionnel et amateur à travers la taxe Buffet, qui prévoit une contribution de 5% sur le montant des cessions des droits de diffusion", et "les clubs amateurs sont amenés à percevoir des indemnités" lorsqu'un de leurs anciens joueurs conclut un transfert, a-t-elle rappelé.

"Relance européenne"


La ministre a indiqué avoir proposé à la présidence de l'UE qu'une réunion se tienne à Paris au cours du premier trimestre 2018 pour "concevoir une relance européenne dans le sport, autour des États membres volontaires".

"Je pense à un meilleur financement du sport pour tous dans le cadre d'Erasmus+, à un meilleur partage des dividendes entre les détenteurs de droits et les territoires d'accueil des grands événements", a-t-elle dit.

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