Espionnage sur le tournage du film "Merci patron" de François Ruffin : le procès contre Bernard Squarcini ouvert

Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur, est jugé à partir de ce mercredi 13 novembre à Paris en correctionnelle. Il est suspecté, entre autres, d'être impliqué dans une affaire d'espionnage pendant le tournage du film "Merci patron" réalisé par François Ruffin. Le procès durera 15 jours.

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Premier jour d'audience pour une affaire d'espionnage rocambolesque. Mercredi 13 novembre 2024, le procès de Bernard Squarcini, ancien patron de la DCRI (aujourd'hui DGSI) s'est ouvert à Paris.

Ce dernier est soupçonné d'avoir profité de ses réseaux policiers pour obtenir des informations confidentielles et des privilèges au bénéfice d'intérêts privés, notamment pour Bernard Arnault, PDG de LVMH.

Plusieurs volets sont en cours d'examen, dont un concernant le député François Ruffin, député de Picardie Debout, accusant Bernard Squarcini d'avoir mis en place un système de surveillance entre 2013 et 2016 sur le journal du député, Fakir.

Que s'est-il passé ?

À cette période, François Ruffin tourne son film Merci Patron dans lequel il souhaite intervenir lors d'assemblées générales du groupe de luxe pour faire valoir la voix d'ex-salariés picards licenciés. De quoi inquiéter l'entreprise de Bernard Arnault. Un des moyens pour espionner les intentions du député est de faire intervenir deux taupes pour infiltrer la rédaction.

En 2019, le site d'investigation Mediapart révèle le système d'espionnage et publie ensuite des écoutes dans lesquelles Bernard Squarcini raconte l'infiltration au sein du journal du député de la Somme. À la suite de ces révélations, François Ruffin décide de porter plainte.

Un procès de 15 jours

Ce premier jour d'audience a été consacré à la présentation des prévenus, de la partie civile et des témoins. Mais surtout au recours déposé par les avocats de Bernard Squarcini allant jusqu'à une demande de questions prioritaires de constitutionnalité.

Ils estiment que le tribunal correctionnel n'est pas apte à juger les faits et que seul le Conseil d'État est habilité à traiter d'éléments relevant de secret-défense, nombreux dans ce procès. Mais tous ces recours ont été écartés. Le procès est donc maintenu.

J'attends qu'il y ait la vérité soit dite dans ce dossier.

François Ruffin, député Picardie Debout

Pour le député de Picardie Debout et ses avocats, l'entreprise est coupable. "Et j'attends que la vérité soit dite dans ce dossier", assure-t-il. Pour son avocate, maître Laure Heinich, elle qualifie cette affaire de "gravissime". "C'est la mise en œuvre du 'tout est permis' contre des voix dissidentes, contre des voix politiques, contre un organe de presse..." énumère-t-elle.

Les débats concernant l'affaire entre Squarcini et Ruffin commenceront les 20 et 21 novembre. Au total, le procès durera 15 jours.

Avec Grégoire Alcacay / FTV

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