Ruffin soutient un salarié de Carrefour licencié pour une affaire de godemiché

Boucher pour le magasin, le salarié a déposé une boîte de godemiché sur la voiture du directeur lors d'un jour de grève.

"On voulait montrer à Carrefour ce que l'on ressentait". Jimmy, jeune père de famille de 27 ans et boucher depuis 8 ans pour Carrefour, a été licencié pour faute lourde le 18 juin pour avor déposé une boîte de godemiché sur la voiture de son directeur.

Tout commence le 31 mars, lorsqu'au cours d'une journée de grève nationale chez Carrefour, les salariés du supermarché situé à Saint-Brieuc en Bretagne, bloquent le parking et distribuent des tracts contre la baisse de leur prime de participation et les suppressions d'emplois au sein du groupe.
 

"Cadeau des syndicats"


En concertation avec d'autres grévistes, Jimmy a déposé une boite de godemiché "trouvée par terre" sur la voiture du directeur du supermarché. Sur l'emballage, les grévistes inscrivent "cadeau des syndicats".

Le député samarien François Ruffin, qui fait des causes sociales son cheval de bataille, a apporté son soutien à ce salarié licencié pour faute lourde. "Quand une injustice est faite à un homme, elle est faite à toute l'humanité", a lancé François Ruffin, devant les syndicats et des clients du magasin. "Carrefour, a-t-il ajouté, aurait aimé que cette histoire passe le plus inaperçu possible. Ce n'est pas bon pour leur image et leur communication, c'est leur talon d'Achille". 
 
Le 1er juin, Jimmy Destrez est convoqué dans le bureau du directeur. "Je lui expliqué que ce n'était pas lui que je visais personnellement mais Carrefour. Ce geste était purement symbolique". Les explications du boucher ne sont pas suffisantes.

Vivian Boulin, déléguée du personnel CGT qui accompagnait le jeune homme lors de son entretien, estime que l'affaire ne pouvait pas aller plus loin qu'un simple blâme. "On a tous été surpris car ça reste une boite en carton", raconte-t-elle. "Si c'est Jimmy qui a posé l'emballage sur la voiture, ça restait une décision collective."
 
Depuis le licenciement du boucher, cinq journées de mobilisation ont été organisées par plusieurs salariés du magasin. Une pétition a également été lancée et a recueilli près de 5.000 signatures, selon Jimmy, qui dit avoir saisi le tribunal des prud'hommes. 

Contactée, la direction de Carrefour a invoqué "un comportement inapproprié nuisant à l'image de l'entreprise et en totale opposition avec ses valeurs (...) Depuis le début de ce dossier, la direction du magasin a toujours été ouverte au dialogue avec le salarié concerné et la CGT, notamment en proposant une réunion à Saint Brieuc, sous l'égide de l'inspection du travail, réunion qui a été déclinée par la CGT".
 
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