Le rôle précis de Salah Abdeslam, frère du terroriste qui s'est fait sauté boulevard Voltaire, reste un mystère pour les enquêteurs. Cet homme, toujours en cavale, portait une ceinture d'explosif le jour des attentats et pourrait avoir reculé avant de passer à l'acte dans le XVIIIe arrondissement.
Les enquêteurs continuent de se poser des questions sur le rôle exact de Salah Abdeslam. Français né à Bruxelles et vivant en Belgique, Salah Abdeslam est aujourd'hui l'homme le plus recherché d'Europe, soupçonné d'avoir participé aux attentats de Paris. Il semble avoir été le conducteur de la Clio noire retrouvée dans le 18e arrondissement de Paris. Ce serait donc lui qui aurait conduit les trois kamikazes du Stade de France, et serait ensuite revenu se garer vers la Porte de Clignancourt.
Selon l'Obs, son portable a en effet été localisé dans le XVIIIème arrondissement vendredi soir. Il a ensuite été localisé un peu plus tard dans le secteur Montrouge-Châtillon. D'autres informations, en provenance de Belgique cette fois, permettent peut-être de mieux comprendre le rôle de Salah dans ce commando macabre.
Le XVIIIe épargné par la reculade de Salah Abdeslam ?
Les deux jeunes Belges qui sont venus le chercher dans la nuit pour l'exfiltrer vers Bruxelles ont expliqué lors de leurs auditions (ils sont aujourd'hui incarcérés) qu'ils ont retrouvé Salah dans un état de "choc", et qu'il portait une ceinture d'explosif quand ils l'ont récupéré.Une des théories des enquêteurs est que Salah aurait été chargé d'une attaque dans le XVIIIe arrondissement mentionnée dans la revendication des attentats par le groupe jihadiste Etat islamique mais qui n'a jamais eu lieu. Le petit frère de Brahim Abdeslam, le kamikaze du boulevard Voltaire, a pu reculer au dernier moment, juste avant de passer à l'acte. Par ailleurs, dans la Clio, un papier a été retrouvé. A la main, quelqu'un y avait écrit "Roissy-Saint-Martin-République." Un itinéraire ? Le mystère reste entier.
Un suspect en fuite
Quoi qu'il en soit, Salah Abdeslam reste introuvable depuis le 14 novembre et son exfiltration belge. Seule certitude: des papiers d'identité à son nom ont été présentés au lendemain des tueries aux gendarmes français lors d'un "simple" contrôle routier matinal à Cambrai sur la route de la Belgique.Ce n'est que plus tard que les gendarmes apprendront qu'il est recherché. Trop tard, il est sans doute dans la nature, peut-être à Molenbeek, fief des frères Abdeslam qui y tenaient un bar. Des opérations policières sont menées dans ce quartier populaire de Bruxelles, en vain.Depuis, le portrait de Salah, traqué par toutes les polices d'Europe, tourne en boucle: 1,75 m, yeux marrons, teint mat, rasé de près et cheveux gominés. Avec cette précision: "individu dangereux". Et plusieurs témoignages non confirmés ont fait état de sa présence à Bruxelles, selon les médias belges.