Anne Poupart, productrice du Safran de la baie de Somme, est aujourd'hui à la tête d'une exploitation de 700 000 bulbes.
Elle est la seule safranière de Picardie. Anne Poupart a commencé la culture du safran au début des années 2010. Pourtant, après des études de stylisme à Amiens, rien ne la destinait à ce métier agricole. Mariée à un agriculteur, elle est d’abord mère au foyer : « Je m’occupais de mes enfants. Je faisais aussi de la comptabilité pour mon mari ». En s'intéressant au safran, elle a rejoint une fillière hors cadre et sans référence où elle a pu rapidement trouver sa place. Toutefois, elle dit être contente de voir que « les femmes prennent de plus en plus de place dans l'agriculture.»
La rencontre avec le safran
Elle nous raconte que « c’est une passion qui a démarré il y a dix ans, grâce aux rencontres et aux voyages. Je suis tombée amoureuse de cette plante et j’ai décidé de m’y consacrer. J’ai été intriguée par cette petite fleur violette et c’est comme cela que j’ai décidé de me lancer. Le safran est un peu en dehors de la norme, c’est une production qui rassemble les épicuriens. Ça fait rêver, c’est esthétique… »
Au départ elle démarre son activité avec 10 000 bulbes et augmente sa capacité chaque année. Elle en compte aujourd’hui 700 000 bulbes.
La transmission d’une passion
Son métier lui permet de créer du lien et de partager son amour pour le Safran, avec les personnes qu’elle emploie lors du mois de la récolte, mais aussi avec des chefs et restaurateurs qui s’intéressent de près à cette fleur : « On fait des conférences à la ferme, je reçois des groupes, des entreprises et des écoles de cuisine. En 2017 on a reçu 840 personnes dans une salle aménagée spécialement pour les ateliers. Les présentations permettent d'expliquer les origines du safran, la culture, la façon dont on reconnaît le vrai goût du safran. »
Le succès…
Au fil des années Anne a réussi à faire de son safran l’un des préférés des chefs. Ils sont nombreux à se tourner vers elle pour la qualité de son safran : « C’est arrivé petit à petit, je faisais partie de l’association Baie de Somme Zéro Carbone et j’ai eu l’occasion de rencontrer des chefs. J’ai été intronisée Disciple d’Escoffier par le chef Jackie Masse l’année dernière. Quelque part c’est grâce à eux aussi que j'ai réussi car ils mettent mes produits en avant. »