Second tour des municipales : voici les 20 villes à suivre de près dans le Nord et le Pas-de-Calais

Crise du Covid-19, report du scrutin, alliances, débats… À deux jours du second tour des élections municipales, on vous récapitule les points chauds et les villes à suivre de près ce dimanche 28 juin dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Plus de 100 jours après le premier tour, le second tour des élections municipales se déroule dans deux jours. Même si de nombreux maires ont été élus dès le premier tour en France et dans notre région, on vote dans 247 communes du Nord et du Pas-de-Calais ce dimanche.

L’abstention, particulièrement élevée le 15 mars dernier, pourrait être la clef de ces élections. Avant les résultats ce dimanche, on vous dresse la liste des 20 communes à suivre en priorité ce dimanche 28 juin. Scores serrés, incertitude jusqu’au dernier moment, jeu des alliances, surprises… découvrez les enjeux à Lille, Marles-les-Mines, Hesdin, Hautmont, Seclin ou encore Bruay-la-Buissière.

1. Roubaix : l’abstention, clef du scrutin

La division de la gauche avait propulsé Guillaume Delbar à la tête de la ville de Roubaix en 2014. L’histoire semble se répéter puisque le maire sortant, soutenu par Les Républicains et LREM, est arrivé largement en tête avec 41,22% le 15 mars dernier. Face à lui, un seul challenger : Karim Amrouni. Avec 14,79% au premier tour, l’orthodontiste socialiste passé par En Marche avant d’y revenir, se veut le candidat du peuple.Les deux candidats ont débattu sur le plateau de France 3 Hauts-de-France le 15 juin dernier. L’intégralité des échanges est à retrouver ci-dessous.À Roubaix plus qu’ailleurs, l’abstention grandissante élection après élection a atteint un nouveau record le 15 mars dernier. Seul un électeur sur 5 s’était déplacé pour voter.

2. Le Touquet-Paris-Plage : Fasquelle... et les autres

Trois des quatre listes qualifiées pour le second tour ont décidé de fusionner pour s’opposer à Daniel Fasquelle, député LR et ancien maire du Touquet arrivé au premier tour le 15 mars dernier. Juliette Bernard, Olivier Lebreuilly et Hervé Pierre veulent un changement de méthode pour gouverner la station balnéaire, tandis que Daniel Fasquelle, plus que jamais menacé, affirme qu’il quittera son fauteuil à l’Assemblée Nationale s’il est élu pour se consacrer pleinement à la ville en tant que maire.Au premier tour, Daniel Fasquelle avait recueilli 38,28% des voix. Olivier Lebreuilly, personnellement soutenu par Emmanuel Macron, est arrivé en deuxième position avec 28,49% des suffrages. Juliette Bernard, liste divers droite, est arrivée troisième avec 22,95%.

3. Houdain : la guerre des maires

La guerre des maires aura bien lieu. Trois candidats, en lice pour le second tour des municipales à Houdain, sont d’anciens maires de la commune.Isabelle Levent-Ruckebusch, maire sortante, est arrivée en tête du premier tour avec sa liste divers gauche. Face à elle, Daniel Dewalle, maire de 1997 à 2010, arrivé en seconde position, a décidé de fusionner avec Bernard Maisnil et Damien Mailly, arrivés respectivement quatrième et cinquième, pour le second tour. Vous suivez ? Troisième liste, celle de Marc Kopaczyk, ancien maire de 2010 à 2014, arrivé troisième au premier tour.

4. Hesdin : retrouver un certain anonymat

Lorsqu’on évoque les élections municipales dans cette commune du Pas-de-Calais d’un peu plus de 2000 habitants, les souvenirs des élections de 2014 sont toujours bien présents. Élu en 2014 et adulé dans un premier temps, le jeune maire Stéphane Sieczkowski-Samier a été révoqué et condamné après avoir été visé par plusieurs enquêtes, notamment pour détournement de fonds publics, acquisition d'armes de troisième catégorie, prise illégale d'intérêt et complicité de faux et usage de faux en écriture publique.Ainsi, les Hesdinois semblent vouloir tourner la page de cette notoriété forcée et retrouver un certain anonymat. En lice pour le second tour, trois candidats. Matthieu Demoncheaux, arrivé en tête du premier tour et à quelques voix de la victoire, est le directeur de cabinet du maire du Touquet. Face à lui, Philippe Durier, opposant de la première heure à la majorité sortante, n’a récolté que 11,37% des voix. Enfin, Christian Clément, ancien adjoint aux travaux du maire révoqué et toujours fidèle, espère poursuivre le travail mené depuis 2014.

5. Hazebrouck : seulement 200 voix d’écart

Valentin Belleval, benjamin des candidats, a réussi l’exploit d’hisser sa liste divers droite en tête au premier tour des municipales (33,04%). Son principal rival, Didier Tiberghien, se situe à 200 voix d’écart. Son argument consiste à affirmer qu’il incarne, avec sa liste divers centre, le changement face au maire sortant et face à celui qui l’a « trahi », faisant référence à Valentin Belleval.Troisième candidat, le maire sortant Bernard Debaecker (divers droite) a été largement distancé au premier tour, ne récoltant que 21,27% des suffrages. Selon lui, son retard dans les urnes est lié au contexte du premier tour et il espère que son bilan fera la différence.

6. Haumont : saga familiale à suspens

À Hautmont, la saga Wilmotte entre avec fracas dans sa quatrième décennie ! Joël (LR), le père, est élu en 1989. Condamné à un an d'inéligibilité, il passe la main à son fils Stéphane (DVD) entre 2015 et 2016, avant de reprendre fermement sa mairie. Mais Stéphane se rebiffe. Joël s'accroche.Le 15 mars au soir, le père vire en tête (46,7%), le fiston collé dans sa roue (37,4%).

7. Bailleul : Antony Gautier en arbitre du second tour

À Bailleul, c'est l'embouteillage et la confusion. En voilà un exemple de ville ayant mis à profit ces deux mois de confinement pour s'enfoncer dans une crise municipale. Fin avril, Marc Deneuche, le maire sortant (DVD) a la bonne idée d'annoncer le doublement du taux communal de la taxe foncière sur le bâti, pour faire face aux difficultés futures du tissu économique local. Levée de boucliers. Le 30 avril, Marc Deneuche est mis en minorité par sa propre majorité et son budget retoqué.Cinq listes pouvaient se maintenir au second tour. Trois candidats s’affronteront finalement. Anthony Gautier (divers), ancien adjoint de Martine Aubry à Lille et arbitre international de football, arrivé en tête du premier tour (26,7%), le maire sortant Marc Deneuche (divers centre) arrivé second avec 23,4% et Joël Decat (divers gauche) arrivé troisième et rejoint par les deux autres listes qualifiées.

8. Marles-les-Mines : le RN au portes du pouvoir

Commune dirigée par un maire communistes depuis 30 ans, les deux listes de gauche qualifiées pour le second tour partent désunies et la mairie de Marles-les-Mines pourrait basculer aux mains du Rassemblement National. Son candidat Jérôme Leroy, fort de son score de 31,97%, a fusionné avec la liste divers d’Irène Lignier ayant récolté 14,4% le 15 mars dernier. Une fusion qui peut choquer, même si la candidate se défend de soutenir l’homme et non le parti.Suppléante du candidat socialiste aux cantonales de 2010, soutien d’Emmanuel Macron en 2017 allant même jusqu’à afficher sa honte sur les réseaux sociaux après l’élection d’un candidat frontière dans sa circonscription aux dernières législatives, Irène Lignier a réussi à faire retirer le logo RN de la nouvelle liste fusionnée.

9. Marly : continuité ou changement ?

À Marly, l’ombre de Fabien Thiémé - ancien maire communiste décédé fin décembre 2019 à l’âge de 67 ans - plane sur les élections municipales.Au second tour, deux listes s’affrontent. D’un côté, deux adjoints de Fabien Thiémé plaident pour la continuité. « On prend les même et on recommence » explique la tête de liste Jérôme Leman (41,8%).Face à cette liste, Jean-Noël Verfaillie, opposant historique à Marly. Fort de ses 39,5% au premier tour, lui qui conduit la liste divers droite a réussi à s’allier avec Isabelle Jalain (divers gauche, 11,6%) et Laurence Morel (divers gauche, 7,2%). L’arithmétique des alliances joue en sa faveur.

10. Lille : Aubry en danger

Martine Aubry peut-elle être battue à Lille, dans la ville où elle est maire depuis 2001 ? Pour la première fois, la maire PS est dans une position qui laisse penser que le suspense est entier.L'édile de 69 ans (29,8%), qui brigue un 4e mandat, est talonnée par Stéphane Baly (EELV) qui a réalisé au premier tour 24,5% et concurrencée par Violette Spillebout (LREM, 17,5%). Le dernier sondage donne la maire sortante et le candidat écolo au coude-à-coude.Lille fait partie, avec Strasbourg, des rares grandes villes de France où écologistes et socialistes n'ont pas su s'accorder et s'affrontent de fait au second tour des municipales.

11. Saint-Pol-sur-Mer : le RN face à deux listes de gauche

Traditionnellement encrée à gauche, la commune de Saint-Pol-sur-Mer pourrait basculer à l’extrême droite ce dimanche. Le maire sortant Jean-Pierre Clicq, arrivé en tête du premier tour des municipales, regrette la décision de son ancienne adjointe Virginie Varlet arrivée troisième de se maintenir. En seconde position, le candidat du Rassemblement National Adrien Nave a récolté plus de 30% des suffrages. Le maintien des deux listes de gauche au second tour pourrait lui être favorable.

12. Bruay-la-Buissière : bastion socialiste en danger

Durant de longs mois, deux élus socialistes s'y sont livrés une guerre fratricide : Olivier Switaj, le maire sortant de Bruay, et Bernard Cailliau, le maire délégué de la commune associée de Labuissière. Ils sont respectivement arrivés troisième et deuxième au premier tour. Face à eux, Ludovic Pajot, jeune député RN de la 10ème circonscription du Pas de Calais, est arrivé en tête du premier tour (38,5%).  Fort de sa seconde place avec 34,48% des suffrages, Bernard Cailliau a pu bénéficier du retrait d’Olivier Switaf (22,1%) pour le second tour et espère faire en sorte que Bruay-la-Buissière, bastion socialiste, ne vire pas au Bleu Marine.

13. Douai : quadrangulaire où rien n’est joué

À Douai, point d'esclandre ! Dans la Cité de Gayant, tenue par le très policé Jacques Vernier (LR) durant trente ans, on a appris à se tenir en public. Le tout aussi policé Frédéric Chéreau (PS) avait pris la ville en 2014. Mais six ans plus tard, il n'a pas su profiter de cette fameuse prime aux sortants qui a tant bénéficié aux maires en place : il ne récolte que 35% des suffrages. Face au maire sortant, la jeune Coline Craye (Divers Centre) arrive en seconde place avec près de 20% au premier tour, au Rassemblement National (16,4%) et à La liste citoyenne de François Guiffard (16,2%). Rien n'est joué. 

14. Wimereux : qui pour succéder à Francis Ruelle ?

Qui succèdera à Francis Ruelle à la mairie de Wimereux ? Le maire raccroche l'écharpe après trois mandats à la tête de la station balnéaire et, s'il n'a publiquement soutenu aucun candidat, la concurrence est rude pour lui succéder : au premier tour, quatre listes ont dépassé le score de 10%, synonyme de maintien au second tour.Au premier tour des élections municipales, Aurélien Portuese (divers-centre) est arrivé en tête avec 32,5%, suivi par Jean-Luc Dubaele (divers-droite) et ses 23,5%. En troisième position, la liste écolo de Catherine Papyle-Lefébure a recueilli 18,8% des suffrages. Joël Fernagut (divers-droite) a quant a lui obtenu 11,5% le 15 mars dernier.

15. Seclin : maire sortant en position délicate

Le 15 mars dernier, trois listes ont dépassé la barre des 10% mais deux candidats s’affronteront dimanche 28 juin : l’avocat divers-droite François-Xavier Cadart, arrivé en tête avec 40,58% des suffrages et Bernard Debreu, maire sortant arrivé deuxième avec 40,18% des voix, soit 16 de moins que son adversaire.Bernard Debreu se retrouve en position délicate. Il est lâché par son adjoint Didier Serrurier, qui après trente ans passés au conseil municipal, est parti en dissidence et a obtenu 10% des suffrages au premier tour. Pour le second tour, Didier Serrurier (ex-PS) crée la surprise en fusionnant avec la liste de droite menée par François-Xavier Cadart. Ce qui rebat totalement les cartes de cette élection qui avait à peine déplacé un électeur sur deux le 15 mars dernier.

16. Maubeuge : l’usine MCA au coeur du débat

Le 15 mars dernier, à Maubeuge, 4 listes ont passé la barre de 10% et les 4 se présenteront aux électeurs pour le second tour dans un climat de forte inquiétude autour de l'avenir de l'usine MCA : Arnaud Decagny, maire centriste de Maubeuge depuis 2014, fils de l'ancien maire Jean-Claude Decagny, est arrivé en tête au premier tour avec 42,04% des suffrages. En deuxième position, Rémy Pauvros, qui fut maire PS de Maubeuge entre 2001 et 2014, a obtenu 23,62% des suffrages le 15 mars dernier et rêve d'une revanche. Loin derrière, Jean-Pierre Rombeaut, chef d'entreprise à la tête d'une liste de large rassemblement, déjà candidat en 2014, a obtenu 14,67% des suffrages. Enfin, le candidat du Rassemblement National (12,62%) Aymeric Merlaud s'est qualifié, mais loin des scores habituels de l'extrême-droite sur Maubeuge. Ces dernières années, Maubeuge est passée sous la barre des 30 000 habitants. Située dans le bassin de la Sambre, dans une zone où la crise de la sidérurgie et la désindustrialisation ont fait des ravages, Maubeuge enregistrait au dernier recensement un taux de chômage de 34,2% et un taux de pauvreté de 33%.

17. Lambersart : quelle succession après 30 ans de règne de Daubresse ?

Au soir du 15 mars, cinq listes avait dépassé la barre des 10% et pouvaient se maintenir au second tour. Elles seront finalement trois à s’affronter dimanche soir. Arrivé en tête du premier tour avec 36% des voix, Nicolas Bouche part favori. Lui qui a toujours refusé les alliances et les fusions croit en sa chance. En seconde place, Christophe Caudron (17%) soutenu par le parti présidentiel LREM, met en avant son « expérience » face à l’ « amateurisme » de ses adversaires. Enfin, Pierre-Yves Pira (13%), candidat ayant réuni des communistes aux écologistes, complète cette triangulaire.

Mais alors, qui pour succéder à Marc-Philippe Daubresse ? Élu pour la première fois en 1988, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy s’était lancé dans la bataille pour le beffroi de Lille, sans succès. C’est alors Claudie Jilcot, une fidèle parmi les fidèles de l’ancien maire de Lambersart, qui briguait la mairie et espérait poursuivre le travail effectué par son prédécesseur. Arrivée en troisième position le 15 mars avec 14% des voix, la candidate a jeté l’éponge sans consigne de vote.

18. Vieux-Condé : le challenger devient favori

On s’attendait à une triangulaire. Ce sont finalement deux candidats que les électeurs de Vieux-Condé devront départager. D’un côté, la liste divers gauche de David Bustin (37,4%), fils du maire sortant. De l’autre, Franck Agah pour l’union de la gauche (31%), ancien adjoint et président du club de football local.Arrivé troisième le 15 mars, Serge Van Der Hoeven (22,5%), ancien maire de Vieux-Condé battu en 2014, a littéralement disparu des radars sans donner aucune consigne de vote et sans explication, alors qu’il pouvait se maintenir. Alors son ancien adjoint, Franck Agah, espère un report massif des voix pour être élu maire dimanche prochain.

19. Villeneuve d’Ascq : vers un 7ème mandat pour Gérard Caudron ?

Il est maire depuis 1977 et souhaite rempiler pour un… 7ème mandat. Gérard Caudron (divers-gauche) est arrivé très largement en tête du premier tour des élections municipales avec 46,6%. En deuxième position, Pauline Ségard (EELV) à la tête d’une liste citoyenne (19,22%) dépasse de quelques voix la candidate soutenue par LREM Florence Bariseau (19,16%).Arrivée en quatrième position avec 8,6% des voix, la liste de Gabriel Amard soutenue par la France Insoumise a fusionné avec la candidate écologiste pour le second tour.

20. Armentières : alliance pour garder le beffroi à gauche

Au premier tour, le maire sortant Bernard Haesebroek (PS) a réalisé un score décevant - 37,59% des suffrages. En deuxième position, Michel Plouy (divers-droite) a obtenu 23,8% et tente de convaincre les habitants qu'il est la seule alternative au maire sortant. Enfin, Dominique Bianchi (divers-gauche), ancien adjoint au maire, a maintenu sa candidature après avoir obtenu 13,5%.

Arrivé troisième le 15 mars dernier avec 17,28% des suffrages, le candidat du Parti Communiste Arnaud Marie a fusionné avec le maire sortant et offre ainsi une réserve de voix conséquente à Bernard Haesebroek.
 
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