Six migrants interpellés à Calais remis en liberté

Un juge des libertés et de la détention (JLD) marseillais a ordonné, jeudi, la remise en liberté de six migrants qui avaient été interpellés, le 31 octobre, à
Calais (Pas-de-Calais) et placés dans un centre de rétention administrative à Marseille.

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Vingt-six autres étrangers dans la même situation ont vu leur rétention levée sans comparution devant le magistrat, apprend-on auprès de Forum réfugiés, l'association qui assiste les personnes retenues dans l'exercice de leurs droits. Saisie en vue d'une prolongation de la mesure de rétention administrative dans la perspective de l'éloignement de ces six étrangers - deux Soudanais et quatre Albanais - la juge Françoise Balesi a relevé des nullités de procédure ou prononcé l'irrecevabilité de la requête de la préfète du Pas-de-Calais.

L'un d'eux, Soudanais, qui avait quitté son pays il y a deux ans, a été interpellé à Calais alors qu'il tentait de rejoindre la Grande-Bretagne. Trois Albanais ont été interceptés alors qu'ils étaient dans la remorque d'un camion sur le porte de Calais. Les motifs retenus par le JLD tiennent à un défaut d'avis du procureur de la République de Marseille, à la non production des réquisitions ayant permis l'interpellation des étrangers sur une route départementale pour les uns, dans la remorque du camion sur le port de Calais pour d'autres.

600 étrangers interpellés à Calais

Les défenseurs de ces étrangers ont dénoncé "un détournement de procédure" alors que, selon un communiqué de La Cimade, 600 étrangers interpellés à Calais ont déjà été placés dans plusieurs centres de rétention avant d'être presque tous libérés. "Nous sommes dans un contexte inédit, a ainsi plaidé Me Vanina Vincensini, responsable du groupe des avocats de l'étranger au barreau de Marseille. "L'administration française organise des déplacements massifs de population d'un point du territoire à un autre en se servant des procédures de placement en rétention. On instrumentalise ainsi l'appareil judiciaire", a-t-il argué.

Les avocats s'étonnent également de l'absence d'audiencement par le tribunal administratif de Marseille des recours faits par les étrangers contre les arrêtés du préfet du Pas-de-Calais ordonnant leur placement en rétention et leur signifiant une obligation de quitter le territoire. Parmi les 32 étrangers  interpellés à Calais et transférés samedi à Marseille à bord de deux vols privés, figuraient sept nationalités: afghane, iranienne, syrienne, soudanaise, érythréenne, albanaise et pakistanaise. Un précédent transfert de Calais au centre de rétention de Marseille de quarante étrangers, le 26 octobre, s'était déjà soldé par la libération au bout de cinq jours de la totalité des personnes, dont les avocats assurent que certaines ont aussitôt regagné Calais par le train.
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