À Abbeville, la Banque de France, décor extraordinaire d'un escape game

Depuis début octobre, l’immeuble emblématique d’Abbeville dans la Somme est devenu le décor d’un escape game et d’un laser game bien particulier où se mêlent jeux de stratégie et d’équipe sur fond historique. Le tout pour un voyage immersif entre les murs d’une banque et de ses multiples secrets.

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À Abbeville, l’héritage de la Banque de France est resté intact. Mieux, il renaît depuis la reprise de ces anciens locaux datant du 18e siècle par deux entrepreneurs. Salle de 300 coffres clients d'origine, boîtes aux lettres renforcées, salles des archives entre autres. Damien Maupin et Nicolas Franqueville se sont attachés à redonner vie à la bâtisse tout en préservant son histoire à l’aide de vieilles palettes grisâtre, de portes à hublot arrondis et de toute une flopée de matériel de recupération. Objectif : proposer un laser game et des escapes game les plus immersifs possible.

On donne un brassard de la FFI (un groupe de résistant nommé forces françaises de l’intérieur), des fausses mitraillettes, des grenades.

Damien Maupin, co-créateur de histo-game

Pour pousser le curseur du réalisme au maximum, il est également demandé aux joueurs de venir avec des affaires "ressemblant à celles des résistants", "des chaussures foncées plutôt que des baskets", "des casquettes s’ils en ont". De quoi respecter le souci du détail que le duo a apporté à son décor. "Si le matériel de base était extraordinaire, ce n'était plus un lieu de vie. Il fallait donc ramener de la vie pour se rapprocher au plus près de l'ambiance qui pouvait régner dans la Banque à l'époque", poursuit Damien.

Les curieux peuvent dès à présent s’essayer aux lasers game dans trois décors différents, notamment au milieu d’un labyrinthe créé dans les archives.

"On a repris les étagères métalliques d’origine en en enlevant certaines, en déplaçant les éléments pour créer des caches, des chicanes. L’ancienne salle à charbon qui elle était vide a été redécorée par des graffeurs sur le thème de la banque dans un esprit squat", décrit le créateur d'histo-game.

Pour le moment, Damien est satisfait. Le public est présent et pas forcément celui qui était le plus attendu. "On sait que ce genre de jeux plaît aux jeunes et ils sont là. Mais récemment on a reçu un groupe d’une vingtaine de personnes pour fêter des 50 ans. C’était un vrai retour en enfance et une vraie surprise. Même si je suis le premier à dire que ces jeux sont faits pour des jeunes de 7 à 107 ans. Après tout, c’est comme un jeu de société avec de la stratégie, du jeu d’équipe, mais grandeur nature, ça peut plaire à tout le monde."

Le confinement comme accélérateur

Proposer ce type d’activité dans des lieux historiques, Damien Maupin en a fait sa passion. Après avoir lancé ce type d’animations via l’association Histo-game aux châteaux de Picquigny et d’Eaucourt-sur-Somme, le voilà depuis début octobre à Abbeville. Avec un projet cette fois de société auto-financée. "Malgré nos expériences et nos diplômes, les banques ne nous ont pas fait confiance. Heureusement, il y a eu des aides privées. La banque s’est d’ailleurs bizarrement réveillée à ce moment-là. Mais je ne regrette rien, on n’a même pas encore de salariés et on commence déjà à rembourser nos proches."

Le duo fait partie de ces personnes qui ont eu la chance de pouvoir optimiser la période covid pour mener à bien un projet qui leur trottait dans la tête depuis un moment. "En fait, on était surtout à la recherche d’un lieu pour centraliser l’administratif, les ateliers de production, le stockage. Quand on a entendu parlé du lieu à Abbeville, des 500 m² ça paraissait parfait, puis quand on a vu son état de conservation, son histoire, c’était impossible qu'on se contente de ça."

Le pari part bien, le mélange semble faire mouche. "Il n’y a rien de plus satisfaisant que de voir des jeunes pas forcément très intéressés à l’histoire, de leur poser une question sur tel roi, tel événement à la fin et de les voir répondre avec aplomb -bah oui c’est un tel". Car les scénarios sont inspirés d’événements historiques souvent liés au lieu. L’affaire parfaite pour créer un lien émotionnel avec les clients et "apprendre tout en s’amusant".

Revivre le casse des résistants d’Abbeville en 1944

L’ancien bâtiment de la Banque de France utilisé à l’origine par Louis XIV pour importer des savoirs-faire en filature de draps sur les conseils de Colbert, avant de devenir un hôtel destiné aux cadres supérieurs pour enfin être investi par la Banque de France en 1930 et devenir le logement du caissier principal, représente un terreau d’histoire idéal.

D’ailleurs, un casse monté en 1944 par les résistants du FFI doit faire l’objet d’un futur scénario pour un escape game. "L’histoire est folle. Aucun coup de feu n’a été tiré. Ils étaient une quinzaine et ils ont récupéré près de 7 millions et demi de francs. Ils suivaient les indications du général De Gaulle, c'était un moyen de porter un coup au régime de Vichy", relate Damien.

Il y avait une clé pour ouvrir un premier mécanisme par le directeur de la banque, une autre pour un autre mécanisme par le caissier principal et encore une autre sécurité avec le code détenu par le client, on va s’inspirer de ça pour notre scénario et l'approcher au plus de la réalité.

Damien Maupin, co-créateur de histo-game

En attendant les autres scénarios en préparation comme le casse du siècle à Anvers en 2003 et les 100 millions d'euros de diamants volés, les curieux et les familles sont invitées à découvrir le scénario de l’école de sorciers. "Un hibou blanc vient de vous prévenir, vous êtes sélectionnés, mais vous devez réussir les épreuves d'entrée de l'école des sorciers !" résume histo-game sur son site internet. Une histoire qui en rappelle une autre, celle du petit garçon à la cicatrice en forme d'éclair sur le front. Damien ne s’en cache pas "disons, qu'heureusement que l’école des sorciers n’est pas un nom déposé", conclut-il dans un rire. Une chose est sûre, celui dont on ne doit pas prononcer le nom ne devrait pas venir gâcher votre expérience.

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