À Abbeville, un projet de bitumisation d'un chemin de traverse divise la population

La bitumisation de la traverse de Ponthieu ne fait pas que des heureux. Samedi 9 juillet, des riverains mécontents se sont rassemblés à Abbeville pour protester contre ce projet. Le conseil départemental de la Somme, qui pilote cette rénovation, défend de son côté la création d'une vélo route le long du fleuve.

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Une vingtaine de personnes se sont rassemblées à l'entrée du chemin de la traverse à 9h du matin samedi 9 juillet 2022. À l'appel de Cyril Becuwe, président de l’association des résidents et des amis de la cité Leday, des habitants d'Abbeville et ses alentours sont venus protester contre le projet de rénovation de la Traverse de Ponthieu.

En octobre 2021, des travaux d'aménagement de cette voie verte ont été entrepris. A ce stade, les trois premiers kilomètres, en agglomération d'Abbeville, ont été en partie recouverts d'un revêtement en béton. Les travaux sur la section Abbeville-Neufmoulin seront, quant à eux, réalisés au cours du second semestre 2022. Il est pour l'instant prévu la pose d'un revêtement en enrobé avec granulats clairs sur cette portion. Un enrobé calcaire qui va s'éclaircir avec le temps, selon le département.

"Le département saccage la nature !"

"Le département reprend l'entretien du chemin mais il saccage la nature !" estime Cyril Becuwe. Ce riverain s'insurge contre la non consultation des habitants par le département avant de lancer les travaux. "Je suis allé voir les gens dans la cité Leday et je n'ai trouvé personne qui trouve ça bien. Les revêtements durs ne sont pas agréables, ni pour les joggeurs, ni pour les marcheurs", note-t-il.

"Cette traverse est un lieu de promenade", rappelle-t-il. Il a peur de voir arriver "des quads, des motos, des trottinettes électriques et donc un trafic non gérable et accidentogène" sur le chemin. "Je ne suis pas du tout contre les vélos mais on n'a pas besoin de trois mètres de bitume. Le bitume, c'est de l'artificialisation", assène celui qui estime que les cavaliers, les promeneurs et les cyclistes ont davantage besoin d'un "chemin carrossable". "Avec un minimum de travaux, on pouvait tasser le chemin mais en laissant la terre libre", fait remarquer Cyril Becuwe.

Le revêtement roulant, une demande de l'État

Hubert de Jenlis, vice-président du conseil départemental de la Somme en charge des infrastructures, explique quant à lui dans un communiqué que "le département a inscrit dans les priorités de son schéma cyclable la rénovation de la traverse de Ponthieu pour favoriser la pratique du vélo sur cette voie verte".

Pour se faire, les travaux prévoient une bande bitumée de trois mètres de large et un espace enherbé de deux mètres dédié aux cavaliers. Le département, justifiant de l'utilité du projet pour les trajets domicile-travail des cyclistes, a obtenu un co-financement de l'État de 760 000 euros ainsi qu'une subvention de la région Hauts-de-France de 570 000 euros. Hubert de Jenlis précise qu'au regard du caractère utilitaire de l'aménagement, "un revêtement roulant est demandé par l’État".

Test d'un blanchiment accéléré d'une partie du chemin

Face au mécontentement soulevé par la bitumisation de ce chemin, le conseil départemental s'est engagé à faire des essais de blanchiment accéléré de la voie à l'aide de différentes techniques comme l'hydrodécapage. Une expérimentation à laquelle Angelo Tonolli, conseiller départemental du canton d'Abbeville 1 et membre de l'opposition de gauche, se dit favorable. "Il ne fait pas de sens de déconstruire ce qui a été construit donc je suis favorable au blanchiment pour adoucir au moins visuellement cette vélo route même si ça ne changera rien pour les usagers", estime-t-il.

Le conseiller départemental, qui dit alerter depuis des mois sur ces travaux, considère que cette bitumisation est "une bourde". "Je trouve déplorable qu'on ait transformé ce que tout le monde appelle le chemin blanc en chemin noir. Il y a un gros raté du conseil départemental et dans une moindre mesure de la ville d'Abbeville", souligne Angelo Tonolli.

Cyril Becuwe appelle à un rassemblement chaque samedi

Vendredi, Pascal Demarthe, le maire d'Abbeville, a envoyé un courrier au conseil départemental pour faire remonter l'inquiétude de certains riverains quant à ce projet. "Beaucoup d'Abbevillois sont contents comme les familles, qui peuvent circuler en toute sécurité à vélo avec les enfants sur un revêtement adapté, mais il y a aussi des mécontents car c'est bitumé", résume l'élu. Mais la mairie, qui n'est pas maître d'œuvre sur le projet, n'est donc ni décisionnaire, ni responsable. Elle a simplement pu se faire entendre quant à la préservation de la traversée des marais de Saint-Gilles "qui restera en terre battue".

Cyril Becuwe et les riverains en colère souhaitent rencontrer le vice-président du conseil départemental de la Somme, Hubert de Jenlis, afin de discuter. Ils ont également décidé de se réunir chaque samedi à 9h près du café Le Chiffon rouge, à Abbeville, pour demander l'arrêt des travaux de la portion Abbeville-Neufmoulin.

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