Les agriculteurs picards allument les "feux de détresse" et dénoncent un agribashing

Jeudi soir, le syndicat agricole FRSEA appellait les agriculteurs à se mobiliser en allumant ce que l'on appelle des "feux de détresse". L'objectif : protester contre le projet de décret sur les zones de non-traitement et dénoncer le dénigrement dont ils font l'objet.

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En Picardie et comme partout en France, les agriculteurs expriment leur colère face à la politique gouvernementale actuelle. Jeudi soir, des dizaines de feux de détresse ont été allumés dans les départements de la Somme et l'Aisne en signe de protestation.
 


Contre les zones de non traitement

Principal point de crispation : cette consultation publique concernant un projet de décret sur les zones de non-traitement en phytosanitaires. Il prévoit la mise en place de distances nationales minimales à respecter entre les zones d’épandage et les zones d’habitation afin de garantir la protection des riverains.
 
Pour les agriculteurs, cela signifie qu'ils ne pourront plus cultiver sur cette zone qui pourra varier de 3 à 10 mètres. "Il faut savoir qu'un mètre sur notre département, cela correspond à 1 000 hectares, vous imaginez, ça fait au moins 3 000 hectares qui vont disparaître de l'agriculture", déplore Olivier Bouvet, agriculteur à Acheux-en-Vimeu dans la Somme.
 

"Ras-le-bol généralisé"

De manière générale, les agriculteurs dénoncent ce qu'ils appellent un agribashing, c'est-à-dire le sentiment pour eux d'être constamment dénigrés. "Notre profession est toujours mise à l'index, notamment sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, le glyphosate ou l'élevage intensif, il y a vraiment un ras-le-bol généralisé dans les campagnes", affirme Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme.
 

Les agriculteurs pointent également les actions de certaines associations de défense des animaux ou écologiques. "Je pense à des associations comme L214 ou DXE qui se chargent de faire du tort à l'élevage, mais aussi à Générations Futures qui font de l'idéologie où on interprète des tableaux de chiffres et où on se sert de la peur pour faire passer des messages très négatifs", dénonce Denis Bully.
 
En ce qui concerne l'usage des pesticides, le président de la FDSEA de la Somme se défend en mettant en avant les efforts fournis pour limiter au maximum leur usage. "Il faut éviter de tomber dans la peur généralisée. On utilise les produits phytopharmaceutiques à bon escient, avec des techniques plus abouties, avec des conseils de la chambre de l'agriculture ou de services agronomiques de coopératives ou d'industries alimentaires car elles ont des cahiers des charges très strictes en termes de protection du consommateur."
 
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